Le film La Nuit du 12 de Dominik Moll, qui relate l'enquête impossible sur un féminicide, a triomphé vendredi lors de la 48è cérémonie des César en remportant six statuettes, dont celle du meilleur film et du meilleur réalisateur. "J'ai une pensée pour la vraie Clara, la vraie victime de l'affaire qui a donné lieu au film. Elle s'appelait Maud", a déclaré Dominik Moll en recevant le César du meilleur film.
Les deux acteurs principaux Bastien Bouillon et Bouli Lanners ont remporté chacun un César (meilleur espoir masculin et meilleur second rôle masculin) pour leur rôle d'enquêteurs bousculés par cette enquête qui tourne à l'obsession. La nuit du 12 est inspiré d'un fait divers relaté par Pauline Guéna dans son enquête sur la PJ de Versailles ("18.3, une année à la PJ") et est aussi l'occasion d'interroger les rapports hommes-femmes.
"Le tournage n'a été que du plaisir"
"Je suis peut être fou, confie l'un des deux policiers dans le film, mais j'ai la conviction que si on ne trouve pas l'assassin, c'est parce que ce sont tous les hommes qui ont tué Clara", a dit Dominik Moll. Parti favori avec 11 nominations, L'Innocent de Louis Garrel a permis à l'actrice Noémie Merlant de remporter le premier César de sa carrière. Le scénario du film a également été salué par l'Académie. Pacifiction d'Albert Serra (9 nominations) a valu à Benoit Magimel le César du meilleur acteur pour la deuxième année consécutive. Une première.
"Je ne pense pas que je décrocherais un autre César avant longtemps. Je crois que je vais prendre ma retraite ! Je ne m'étais pas préparé à avoir ce deuxième César. Le film est arrivé de manière inattendue. Je n'ai pas mesurer l'impact qu'il allait avoir. On la fait en 5 semaines, au bout du monde. Le tournage n'a été que du plaisir", a-t-il confié en salle de presse.
Dans le film, il livre une performance d'acteur en roue libre, incarnant un haut-commissaire de la République à Tahiti, qui navigue avec morgue et élégance de la haute société aux milieux interlopes, des indépendantistes aux militaires. Si aucune réalisatrice n'a été récompensée pour le meilleur film ou la meilleure réalisation, le film d'Alice Winocour (Revoir Paris) a valu le César de la meilleure actrice à Virginie Efira et Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi celui du meilleur espoir féminin à Nadia Tereszkiewicz.