Acteur insaisissable qui s'épanouit loin des tapis rouges et parfois même loin des plateaux de cinéma, le Franco-Belge Arieh Worthalter accède à la consécration avec le César du meilleur acteur pour son rôle dans Le procès Goldman.
"Je crois qu'on a tous été bluffés par sa performance"
Dans ce film signé Cédric Kahn, l'acteur de 38 ans incarne l'énigmatique Pierre Goldman, gangster et militant d'extrême gauche, poursuivi pour le meurtre de deux pharmaciennes en 1976. Sorti cinquante ans après les faits qui avaient marqué toute une génération, le film avait fait l'ouverture de la Quinzaine des cinéastes, une des principales sections du Festival de Cannes. Mise en scène épurée, sans musique ni flashbacks : seul le procès est filmé, donnant au spectateur une sensation de huis clos. De cette mise en scène minimaliste se dégage pourtant une force.
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Ce qui frappe le spectateur, c'est la verve de l'accusé. Une verve qui donne l'impression qu'il est prêt, à tout moment, à bondir hors de son box. Mais aussi un charisme hors du commun. "Il a ce chaos qu'il n'arrive pas à contenir. Je comprends sa colère. J'en avais beaucoup dans la vingtaine, énormément. Tu veux casser le monde, quoi", confiait l'acteur à Libération. Presque à lui seul, Arieh Worthalter porte toute l'intensité du film. "Je crois qu'on a tous été bluffés par sa performance", confiait à l'AFP Cédric Kahn en marge du Festival de Cannes.