La direction des César a annoncé jeudi soir sa "démission collective". Un coup de théâtre à quinze jours de la cérémonie de remise des prix du cinéma français, sur fond de polémique autour du fonctionnement de l'instance jugé peu transparent. "Le temps de passer la main est arrivé, je pense que c’est très bien comme ça et je suis ravie de la tournure que prenne les événements", a réagi Danièle Thompson, vice-présidente de l’Académie. La fronde contre l'Académie s’est déclarée lors du dîner des révélations, le 13 janvier dernier.
Une fronde qui couvait
À chaque prise de parole,un même reproche. Le fait que l’Académie ait refusé le choix de deux jeunes acteurs de désigner Claire Denis ou Virginie Despentes comme marraine. Un nouvel exemple pour les détracteurs de l’équipe Terzian de son fonctionnement autocratique. Beaucoup demande alors plus de transparence dans la désignation du conseil d’administration, la parité aussi. Ou encore, comme aux Oscars, la possibilité de voter pour élire leurs présidents. Poste occupé depuis 2003 par le même Alain Terzian.
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Lors de la conférence de presse des nommés, ce dernier fait quelques concessions, il annonce tout accepter, sauf la remise en cause de son poste. Des concessions éclipsées par les douze nominations de Roman Polanski et de son film J’accuse. Preuve de la déconnexion entre l'Académie et les problèmes de la société.
La tribune comme coup de grâce
Le coup de grâce arrive lundi dernier à travers une tribune signée par toutes les stars du cinéma Français : Omar Sy, Agnès Jaoui, Marina Foïs, Michel Hazanavicius ou encore Jacques Audiard. Ils réclamaient une réforme en profondeur. À 15 jours de la cérémonie, et craignant des débordements, l’Académie, où ne siégeait que 17% de femmes, a décidé de se saborder.
Le ministre de la culture Franck Riester a demandé un fonctionnement démocratique ainsi que des exigences de transparence, de parité et de diversité.