Elle "veut avancer" malgré "la peur". En lice pour les César remis vendredi, l'actrice marocaine de "Much Loved" Loubna Abidar, menacée de mort, se dit "fatiguée" par la polémique sur ce film interdit au Maroc.
"J'ai peur, mais comme on dit au Maroc, je n'ai pas la honte". "Je reçois beaucoup de menaces", a affirmé à l'AFP la comédienne de 30 ans, qui a quitté le Maroc pour la France en novembre après une agression. "J'ai peur, mais comme on dit au Maroc, je n'ai pas la honte. Je ne vais jamais arrêter de faire des films et de dire ce que j'ai envie de dire".
Much Loved de Nabil Ayouch, film sur la prostitution au Maroc dont elle tient le rôle principal, a été interdit dans son pays en mai pour "outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine". Il y a suscité une vive polémique et de violentes attaques contre l'équipe du film. "C'était choquant" car "ça reste un film", résume-t-elle. "Après mon agression et mon arrivée en France, j'ai compris que ça n'allait jamais s'arranger" car "certains redoublent d'efforts pour dire du mal de moi", ajoute-t-elle, évoquant "quelques journalistes et artistes marocains".
Les César, je n'avais même pas oser en rêver". Première actrice marocaine nommée aux César, Loubna Abidar se dit aussi "très fière d'être arrivée jusque là" pour son rôle de prostituée dans Much Loved, dont elle dit qu'il est "le rôle de sa vie". "Les César, je n'avais même pas oser en rêver", ajoute-t-elle. "J'arrive du Maroc avec un film scandaleux, je suis au milieu de très grandes actrices, c'est le plus beau cadeau que j'attendais de la planète".