Il y a le Goncourt classique, le prix littéraire hautement prisé des humains, et il y a le prix "30 millions d'amis", considéré comme le Goncourt des animaux. Moins connu que son cousin, ce prix a été décerné cette semaine à Sibylle Grimbert pour son livre Le dernier des siens. Pour son troisième roman, l'autrice a choisi d'illustrer une relation improbable entre un homme... et un manchot.
Focus sur la faune et la flore
Une relation qui se veut complice au large de l'Islande du milieu du XIXe siècle, sur fond de premières extinctions d'espèces à cause de l'activité humaine. "Je me suis beaucoup inspiré de la relation avec mon chat" pour recréer celle entre le héros et le manchot, confie-t-elle au micro d'Europe 1. Si l'histoire peut paraître déroutante à première vue, Sibylle Grimbert l'assure : les lecteurs ont envie de voir la faune et la flore prendre une part plus importante des romans proposés sur le marché. "On découvre énormément de choses sur le comportement animal, sur les sentiments des animaux. Et donc il y a beaucoup de curiosité sur cette relation mystérieuse entre l'Homme et l'animal, très profonde et très riche", explique l'autrice.
"C'est fascinant!"
"Mais, si l'histoire d'écrire une relation entre un homme et un animal est venue, c'est parce que si j'étais sensible au bruit de fond sur la sixième extinction sur les animaux", conclut-elle. Avec ce prix "30 millions d'amis", Sibylle Grimbert gagne 1.000 € à reverser à une association de protection animale. Elle gagne aussi le privilège d'avoir ému le jury, dont Michel Houellebecq. "C'est un vrai personnage animal. La question est intrigante : comment on communique avec quelqu'un qui n'est pas de son espèce, sans le langage?", a confié à l'AFP l'écrivain Michel Houellebecq lors de la remise du prix chez Drouant à Paris en présence de la lauréate. "C'est la première fois où je sens le personnage. C'est plus qu'un tour de force. C'est fascinant!", a-t-il ajouté.