C'est un choix qui occulte tout le reste. Mercredi, les discussions autour des nominations pour les César 2020 ont essentiellement tourné autour de la légitimité de J'accuse, de Roman Polanski, grand favori de la cérémonie du 28 février avec 12 nominations. Pour beaucoup, cette première sélection opérée par le monde du cinéma français met un voile sur les nouvelles accusations de viols portées à l'encontre du réalisateur franco-polonais depuis novembre dernier.
"Cécité du monde du cinéma"
Céline Piques, porte-parole d'Osez le féminisme, se déclare mercredi soir sur Europe 1 "choquée de cette cécité du monde du cinéma". "Ce sont les 4.000 professionnels du cinéma qui ont voté pour ces nominations, ces mêmes professionnels du cinéma ont acclamé Adèle Haenel quand elle parlait de l'impunité des réalisateurs et des producteurs envers de très jeunes actrices, voire des enfants. Les mêmes qui ont soutenu Adèle Haenel acclament Roman Polanski."
La porte-parole du collectif Osez le féminisme, qui a donné rendez-vous devant la salle Pleyel le soir de la cérémonie, est "réellement sidérée par le soutien plein et inconditionnel du milieu du cinéma français qui le consacre avec 12 nominations. 12 nominations, comme les 12 femmes qui l'accusent de viols. C'est inadmissible", s'insurge Céline Piques.
Terzian "pas concerné" par la polémique
Alain Terzian, président de l'Académie des César, n'est évidemment pas de cet avis. "On n'est pas une instance qui doit avoir des positions morales", a-t-il tranché après le dévoilement de la sélection qui fait la part belle à J'accuse. "Tous les films sortis entre le 1er janvier et le 31 décembre sont éligibles, tous. Moi, je ne suis pas concerné par ces questions-là. Sauf erreur de ma part, 1,5 million de Français ont été voir son film, interrogez-les", balaie le célèbre producteur.