Sur un marché extrêmement concurrentiel, on pourrait croire que les films d'animation français sont à la traîne. C'est la thèse inverse qu'ont défendue Roch Lener et Mickaël Zeggagh de la maison de production Millimages, invités mercredi de Culture médias sur Europe 1. "On peut dire que le sens de l'Histoire est favorable à l'animation française parce que cette mondialisation nous a permis de passer toutes les frontières", a expliqué Roch Lener, louant le soutien des diffuseurs Canal+ et TF1. "Aujourd'hui Netflix nous diffuse mondialement ! Sans parler des plateformes comme YouTube et des réseaux sociaux. C'est plutôt l'âge d'or du dessin animé !", a-t-il affirmé.
"Lorsqu'on crée un film d'animation, il faut convaincre tous les publics"
Les deux invités de François Clauss se sont attardés sur le dessin animé produit par Millimages, Molang, qui raconte l'histoire d'un lapin rond, curieux et qui a la joie de vivre. Pour Roch Lener, ce personnage est "universel parce qu'il défend des valeurs qui sont universelles : celles du bonheur et de l'empathie", explique le fondateur de Millimages. Ce dernier indique que la maison de production se concentre sur un marché mondial, car leur création est "fameuse en Corée, au Mexique et aux États-Unis", se réjouit Roch Lener.
"Lorsqu'on crée un film d'animation, il faut convaincre tous les publics, il faut donc aussi convaincre les parents que l'on est dans un environnement sain. Le succès d'un dessin animé, c'est lorsque le public se l'approprie", affirme Mickaël Zeggagh. "On est dans quelque chose de bienveillant, on reçoit beaucoup de mails de parents qui nous remercient d'avoir créé un programme qui apprend à nos enfants à être heureux", conclut Roch Lener à propos de Molang.
"Nous regrettons la suppression un peu hâtive de France 4"
Les deux producteurs sont revenus également sur le processus de création d'un film animé, parfois très coûteux. "En même temps, on a ces diffuseurs qui nous soutiennent à toutes les étapes de la création. Le succès de Molang est lié à notre coproducteur et diffuseur Canal+", a souligné Mickaël Zeggagh, affirmant qu'il fallait que les groupes de médias français continuent d'investir dans des sociétés de production indépendantes. Alors que France 4, l'une des principales chaînes de diffusion de dessin animé, va disparaître, Roch Lener a affirmé regretter "la suppression un peu hâtive de France 4".