La cérémonie de remise des Oscars, la soirée la plus suivie par Hollywood, se déroulera le 24 février sans animateur en titre pour la première fois en trente ans, ont confirmé mardi les organisateurs. Cette décision a été prise après le retrait, début décembre, de l'acteur et humoriste Kevin Hart à la suite d'une polémique sur de vieux tweets jugés homophobes.
Pour "redonner du rythme". "Les producteurs ont sagement décidé de ne pas avoir d'animateur et de revenir à la formule consistant à faire des présentateurs et des films les stars" de la soirée, a expliqué à des journalistes Karey Burke, présidente des productions ABC, la chaîne de télévision qui retransmettra la cérémonie. L'Académie des arts et sciences du cinéma, qui organise les Oscars, a confirmé l'absence d'animateur pour cette 91ème édition, sans plus de précisions.
Pour la première fois depuis 1989, il n'y aura donc aucun "Monsieur Loyal" pour débiter des plaisanteries et assurer les transitions entre les remises de statuettes. Ce rôle sera dévolu aux différentes vedettes se succédant sur scène pour lancer chacune des 24 catégories. Pour Karey Burke, ce choix doit notamment permettre de redonner "du rythme" à un spectacle en perte d'audience et à le maintenir dans une durée acceptable : trois heures.
L'an dernier, un core d'audience catastrophique. L'an dernier, la cérémonie avait traîné en longueur, atteignant 3h53, et avait été suivie par seulement 26,5 millions de téléspectateurs, un score jugé catastrophique par les professionnels. Certains d'entre eux estiment d'ailleurs que l'absence d'animateur unique est une bonne chose et permettra à cette cérémonie, bâtie sur le même format depuis 1953, de se renouveler.
Un retrait plutôt que des excuses. Début décembre, deux jours après avoir annoncé qu'il présenterait la 91ème cérémonie des Oscars, Kevin Hart avait brutalement renoncé après la résurgence de vieux tweets dans lesquels il tournait en dérision les homosexuels. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, l'acteur américain de 39 ans avait estimé avoir "répondu plusieurs fois sur cette affaire" et préféré se retirer de la cérémonie plutôt que de s'excuser. Il avait toutefois par la suite dit regretter ses "mots indélicats" dans un message adressé à la "communauté LGBT".