Angela Merkel assise sur des toilettes, un exemplaire de Charlie Hebdo en main, et le slogan "Charlie Hebdo, le journal qui détend"... C'est l'affiche qu'a choisie l'hebdomadaire satirique pour le lancement jeudi de sa version allemande, sa première expérience hors des frontières françaises.
"J'ai toujours pensé qu'on pouvait arriver à exporter Charlie Hebdo". La Une du Charlie de l'affiche reprend un dessin de Charb paru il y a quelques années, hommage de l'actuel directeur de la publication Riss à son prédécesseur tué dans l'attentat djihadiste qui a coûté la vie à 12 personnes dans les locaux du journal en 2015. "J'ai toujours pensé qu'on pouvait arriver à exporter Charlie Hebdo", raconte à l'AFP Riss, qui a travaillé sur la version allemande pendant plus de six mois.
"Une vraie curiosité en Allemagne". Pourquoi l'allemand plutôt que l'anglais, langue dans laquelle une partie du site est déjà traduit ? "On a constaté qu'il y avait une vraie curiosité en Allemagne pour Charlie Hebdo", où l'équipe a été souvent invitée pour des expositions, "à l'inverse, on a rarement été sollicités par la Grande-Bretagne, l'Espagne ou le Portugal" explique Riss. "Beaucoup de gens à l'étranger ont découvert Charlie Hebdo avec le 7 janvier, à travers un événement dramatique, alors que c'est un journal qui est censé faire rire", regrette-t-il. "Si on arrive à se fabriquer des lecteurs à l'étranger, on se fabriquera des alliés, des gens qui nous aident à diffuser et à faire comprendre ce qu'on est, on ne sera plus les seuls à faire ce travail", espère-t-il.