Christine Angot a été propulsée sur le devant de la scène littéraire en 1999 avec la publication du sulfureux L'Inceste, alors écoulé à 50.000 exemplaires. Dans son dernier livre, L'Amour impossible, l'écrivain s'intéresse à sa mère. L'amour impossible, c'est celui de ses parents, qui se sont rencontré peu avant sa naissance, à Châteauroux à la fin des années 1950. Tout les sépare. Lui, Pierre, Parisien cultivé, elle, sa mère, jeune femme de Châteauroux employée à la Sécurité sociale. Mais surtout, Christine Angot raconte comment elle pardonne à sa mère de n'avoir rien dit, rien vu, rien fait, de l'inceste dont elle a été victime. L'écrivain était lundi matin l'invitée de la première de L'interview découvertes présentée par Caroline Roux sur Europe 1.
La mère, premier grand amour. "Ce que j'ai voulu faire surtout, c'est que j'ai pris conscience, en écoutant les gens, en essayant de voir ce qui se passait autour de moi, que tout le monde à un moment a aimé follement sa mère, passionnément. Ça a duré quelques années, ça dure toute la vie ou bien ça a duré un jour ou une heure, si on a été abandonné par exemple. Mais un truc fou. Et ça, c'est le plus grand amour de la vie, pour chacun de nous. Ce qui m'a intéressé, c'est de voir ce que devient cet amour au fil du temps", raconte Christine Angot.
Plus d'autofiction ? Les critiques littéraires 'anti-Angot' reprochent parfois à l'écrivain d'écrire toujours sur sa propre vie. Elle est d'ailleurs souvent classée dans la catégorie "autofiction", une étiquette qu'elle refuse pourtant. Son livre sera-t-il son dernier roman dans cette veine ? Christine Angot ne souhaite pas s'étendre sur la polémique. "Est-ce que chacun, dans notre propre vie, on n'est pas, et heureusement, en train de creuser toujours la même chose ?", leur répond-elle.