Cinémathèque : Martin Scorsese vu par ses collaborateurs

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EXPO - Le réalisateur de Taxi Driver est un homme de passion, insatiable travailleur, curieux et minutieux. La Cinémathèque lui consacre à Paris une grande exposition à partir de mercredi. 

Photographies de plateau, éléments de storyboards, photos, affiches ou objets tout droit sortis de la collection du réalisateur, c'est ce que propose une grande exposition consacrée à Martin Scorsese, qui s'ouvrira mercredi à la Cinémathèque, à Paris. L'installation revisite l'œuvre du réalisateur américain, de ses films les plus célèbres, Taxi driver, Les Affranchis ou encore Le Loup de Wall Street, à ses documentaires ou aux courts-métrages des débuts, moins connus. "Scorsese L'exposition" parle aussi de l'homme lui-même, de ses inspirations et de son travail, notamment à travers le témoignage de ses plus proches collaborateurs. Car Scorsese est un homme fidèle. Fidèle à ses acteurs bien sûr, Robert De Niro, Harvey Keitel ou Léonardo Di Caprio, mais aussi à ses équipes. Le réalisateur s'entoure des mêmes collaborateurs précieux depuis de longues années. Parmi d'autres, on retiendra surtout le nom de Thelma Schoonmaker, sa monteuse en chef et veuve "du grand Michael Powell auquel Scorsese voue un véritable culte", rappelle Allociné, mais aussi Sandy Powell, costumière de talent qui a collaboré avec lui sur pas moins de six films, le chef opérateur Michael Ballhaus et la photographe Brigitte Lacombe. Certains d'entre eux témoignent et dessinent ainsi le portrait d'un des plus talentueux réalisateurs de sa génération.  

 

Un homme de détails pour la costumière Sandy Powell. Sandy Powell a commencé à collaborer avec Martin Scorsese en 2002, pour le film Gangs of New York, avant d'enchaîner six films à ses côtés, des Infiltrés à Shutter Island, en passant par Le Loup de Wall Street. Rapidement devenue costumière attitrée du réalisateur, elle a été nommée dix fois aux Oscars et a reçu trois statuettes. Le film qui lui a demandé le plus d'imagination ? Gangs of New York, a-t-elle confié au Telegraph. Parce que c'était sa première collaboration avec le réalisateur, parce que le travail a duré un an et qu'ensemble, ils ont dû produire pas moins de 1.000 costumes. Quand une demande vient de Martin Scorsese, il y a toujours une immense attention aux détails, se souvient Sandy Powell. "Quand un acteur arrive pour la première fois avec un costume, il a besoin de les toucher, de toucher les vêtements. Il se montre toujours très intéressé", raconte-t-elle.   

Scorsese "adore" tout particulièrement "le montage" pour Thelma Schoonmaker. Thelma Schoonmaker a rencontré "Marty", comme elle le surnomme affectueusement, sur les bancs de l'université de New York, avant de devenir sa monteuse en chef. Elle a réalisé pas moins de 22 films avec le réalisateur. Pour elle, son terrain de prédilection, c'est le moment du montage. Scorsese "adore le montage parce que c’est le moment où il contrôle le mieux ce qu’il fait. Sur le plateau, il y a le soleil qui se couche, l’acteur qui est malade, le cheval qui ne fait pas ce qu’il devrait faire, et c’est très frustrant. Alors que dans une salle de montage, il sent qu’il peut tout contrôler: c’est la phase qu’il préfère dans la fabrication d’un film". Martin Scorsese a aussi le don de trouver la musique adéquate, explique-t-elle. "Pour ce qui est de la musique, il a un talent extraordinaire pour trouver le morceau approprié. (...) C’est un don. Je crois qu’il a un peu hérité cela de sa mère. Elle adorait la musique."

Martin Scorsese, qui présentera en personne mercredi soir la projection de "Taxi Driver" dans le cadre d'une grande rétrospective, se rendra ensuite au Festival Lumière de Lyon où lui sera mis vendredi le prix Lumière, décerné chaque année à une personnalité du cinéma mondial.