Sur les tournages, le réalisateur Claude Lelouch laisse une place primordiale à la vie et à l'imprévu. Dans le documentaire Tourner pour vivre que lui consacre Philippe Azoulay, on découvre que c'est parfois sa propre carrière que le réalisateur a soumis au jeu du hasard. "Je vais donner une deuxième chance à mes superstitions. Je suis capable de démarrer le tournage d'un film à pile ou face. Et pour choisir, je pratique aussi le tir à l'arc", avance-t-il dans le film. Une habitude qu'il explique samedi au micro d'Isabelle Morizet dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.
Son film le plus récompensé débuté grâce au hasard
"Ça peut même être un jeu de fléchettes", confirme Claude Lelouch au micro d'Europe 1. "Dans le jeu de fléchettes, il y a la cible. C'est le but que l'on s'est fixé. C'est l'ambition qu'on peut avoir. Il va falloir lancer la flèche, qui va le faire un peu ce qu'elle veut et vous répondre. La flèche ou la fléchette, c'est l'irrationnel. Je me dit que je voudrais faire ce film. Si je plante la fléchette dans le centre, je me lance tout de suite."
Mais dans quel film Claude Lelouch s'est-il lancé après avoir ainsi questionné son destin ? "Un homme et une femme", répond-il du tac au tac. "Je suis rentré de Deauville, où j'avais eu l'idée de faire ce film après avoir vu cette femme qui marchait. Je venais de faire six films qui n'avaient pas marché. J'avais un jeu de fléchettes chez moi. J'ai demandé si l'idée que j'ai eue ce matin était bonne, s'il fallait en faire un film. J'ai pris la fléchette, je l'ai lancée et c'est arrivé dans le centre de la cible. Je me suis dit que j'allais faire le film." Un film qui a rempli les salles et a remporté deux Oscars et la Palme d'or.