Cette expérimentation permettra-t-elle d'y voir plus clair sur les risques de contamination au coronavirus dans les salles de spectacle? Deux concerts-tests sont prévus en mars à Marseille, en partenariat avec l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Invité jeudi d'Europe 1, Vincent Estornel, médecin urgentiste et membre du collectif "Do3me" qui réunit professionnels de la musique, de l'événementiel et du monde médical dans la ville, en dit plus sur le dispositif. Et assure que les participants "pourront bien sûr se lever, se trémousser dans la limite de leur siège".
Dans la cité phocéenne, la salle du Dôme accueillera deux concerts, avec notamment le groupe de rap IAM en tête d'affiche. "Le but de cette étude, c'est d'évaluer le sur-risque de s'infecter quand on assiste à un spectacle avec un protocole sanitaire adapté à l'événement et aux lieux recevant le public", explique-t-il.
"Protéger au maximum les volontaires"
2.000 personnes ont été sélectionnées. Un premier groupe de 1.000 personnes assistera au premier concert, tandis que le deuxième assistera au concert suivant, la semaine d'après. Mais les volontaires font partie d'une catégorie bien précise de la population, précise Vincent Estornel. "Cette étude est ouverte à une population de 20 à 30 ans, car le but est de protéger au maximum ces volontaires. Donc on va prendre une tranche d'âge qui présente peu de risque de développer une forme grave si elle venait à s'infecter."
Les personnes présentes dans la salle devront porter un masque FFP2 "obligatoire dès l'accès à la salle", ajoute Vincent Estornel, et "seront affectées à une place". Mais, rassure-t-il, "elles pourront bien sûr se lever, se trémousser dans la limite de leur siège".
Le public sera testé trois fois
Le public sera testé trois fois, au moyen de tests PCR. Tout d'abord, la veille du premier concert, "puis six et 13 jours après". Et contrairement à l'expérience menée à Barcelone au mois de décembre, "un spectateur testé positif la veille du concert pourra tout de même y assister". "On fait le choix de le laisser évoluer parce qu'on peut comparer deux populations. On veut évaluer un sur-risque", explique l'invité d'Europe 1.
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En plus de l'expérimentation menée à Barcelone, d'autres concerts-tests ont eu lieu dans le monde. Et jusqu'à présent, assure Vincent Estornel, "les modèles qui ont été testés n'ont pas révélé l'émergence de cluster dans ces événements".
Tous ces test se sont déroulés selon des protocoles d'étude différents, "ils apportent tous un élément intéressant dans la perspective de la réouverture", note-t-il. "C'est pour ça que nous souhaitons présenter tous ces résultats de travaux faits en France et à l'étranger lors d'un congrès qui se tiendra, on l'espère, avant la tenue des festivals cet été, sur Marseille. L'idée est de synthétiser tous ces travaux et de présenter des solutions à nos décideurs."