Les médias ont vu en lui la résilience d'un rescapé de génocide. En vérité, c'est davantage une fuite de la réalité que le chanteur Corneille a opéré dans la musique avec son premier album et le succès qui s'en est suivi. Une période de la vie personnelle et artistique sur laquelle Corneille revient dimanche au micro d'Isabelle Morizet, à l'occasion de son invitation dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la viepour la sortie d'Encre rose, son nouvel album.
"Je ne savais pas à quel genre de succès j'aspirais. Mais une fois ce succès arrivé, je me suis dit qu'il allait me guérir", confie le chanteur au micro d'Europe 1. En réalité, ce succès ne va pas régler ses difficultés personnelles. "C'est précisément quand j'étais au top du top de ma carrière que j'étais le plus malheureux et le plus vide."
"Je viens d'une culture où on va chez le psy seulement si on est fou"
Corneille précise que son mal-être, profond, ne s'exprimait pas en permanence. "Quand j'étais en studio, que je travaillais sur la musique, je me sentais vivant. Quand j'étais sur scène, devant des milliers de personnes en communion avec des étrangers qui me semblait faire partie de ma famille, j'étais vivant", se souvient-il. "La difficulté arrivait en sortie de scène, quand j'étais seul dans ma chambre d'hôtel."
Le chanteur finira par trouver une solution plus efficace à long terme : la psychologie. "J'aurais pu et j'aurais dû y aller plus tôt", estime le chanteur. "Mais je viens d'une culture où on va chez le psy seulement si on est fou. Donc ça m'a pris du temps avant d'aller voir un psy. Et surtout, je pense que je n'étais pas prêt à me mettre en danger de la sorte. Il faut être très téméraire ou avoir un bon petit coussin d'amour et de sécurité affective pour se dire que l'on va passer une heure sur le divan." Corneille attendra ainsi d'être en couple avant de s'autoriser un travail d'introspection salutaire.