Coronavirus : pour survivre, le cinéma doit développer "l'avant et l'après-séance"

  • Copié
Ugo Pascolo , modifié à
Le président de l’association française des cinémas art et essai, François Aymé, estime que pour sortir de la crise du coronavirus, le cinéma français doit changer son mode d'exploitation. Invité d'Europe 1 ce mercredi, il espère aussi un prolongement des aides de l'État.
INTERVIEW

Ce sont des chiffres alarmants pour un secteur touché de plein fouet par la crise du coronavirus : le Centre national du cinéma a annoncé vendredi que la fréquentation des cinémas français s’était effondrée, avec plus de 70% de baisse au mois de juillet. En raison de la crise sanitaire, la sortie de très nombreux films a été retardée, quand d’autres ont même préféré sortir directement sur les sites de streaming, au grand dam des exploitants de salles. Une baisse "jamais vue" pour le cinéma français, rappelle ce mercredi au micro d'Europe 1 le président de l’association française des cinémas art et essai, François Aymé.

Redonner envie aux gens d'aller au cinéma

Pour autant, si le secteur souffre, il n'est pas encore à l'agonie. Et d'après ce dernier, la planche de salut du cinéma français est le développement de "l'avant- et l'après-séance", comme par exemple des séances dédiées aux cinéphiles, ou aux enfants. Des événements particuliers que certains cinémas d'art et d'essai ont déjà mis en place. "La valeur ajoutée du cinéma, c'est-à-dire le confort, l'exclusivité et le plaisir, est toujours capitale, mais elle risque de ne plus suffire." "Il faut une ambiance", insiste-t-il. "Les séances doivent être conviviales, animées, et événementialisées."

La convivialité pour faire la différence ? 

"C'est la dimension conviviale du cinéma qui va faire la différence, mais pour cela, il faut un vrai soutien du ministère de la Culture." C'est pour cela que François Aymé espère que le chômage partiel et les aides d'urgence vont être prolongées. Une démarche indispensable pour aider les 2.000 salles françaises à survivre au demi-milliard d'euros de perte subi depuis le début de l'année.