Coronavirus : pourquoi les reports de sorties d'albums s'enchaînent

C'est l'un des secteurs qui fait partie des victimes collatérales du reconfinement : l'industrie musicale se retrouve très fortement perturbée elle aussi par la crise du coronavirus et les restrictions actuelles. Plusieurs sorties d'album sont en effet repoussées, ce qui représente de futures pertes pour les artistes, les maisons de disques et les autres acteurs de ce milieu.

200.000 exemplaires du nouvel album de Gims devaient ainsi être dans les bacs, sauf que les disquaires sont fermés. La seule solution a donc été de reporter la sortie de Fléau. "Vu que j'ai un peu plus de temps, je vais en profiter pour faire d'autres sons", a annoncé le chanteur sur son compte Instagram. 

"Pures pertes"

Gims n'est pas le seul artiste concerné : plusieurs artistes grand public comme Calogero, Jane Birkin ou Alain Souchon ont renoncé à sortir leur album ce mois-ci, car 90% des disques qu'ils vendent sont des CD ou en vinyle, et pas en MP3.

Pourtant, ces reports tombent mal. Presque la moitié des ventes d'albums physiques se font à l'approche de Noël, selon le Syndicat national des éditeurs phonographiques (SNEP), le syndicat du disque. "Il y a des sorties qui étaient prévues depuis très longtemps, avec des investissements importants qui sont complètement en pure perte", déplore Bertrand Burgalat, vice-président du SNEP et lui-même musicien.

Hassani et Nakamura à contre-courant

Certains ont au contraire assumé ce manque à gagner, comme Bilal Hassani, qui a maintenu la sortie de son deuxième album la semaine dernière : "Je veux amener du plaisir à un maximum de personnes. Même si ça en atteint moins, il faut que je le fasse quand même", déclare-t-il. Il peut surtout compter sur son audience très jeune qui, elle, achète ses disques en numérique. Aya Nakamura a fait le même choix et sortira bien son nouvel album en fin de semaine.