La polémique qui entoure, depuis quelques jours, le dernier projet de Luc Besson, n'aura bientôt plus lieu d'être. C'est ce qu'a indiqué Fleur Pellerin jeudi sur iTÉLÉ. Le prochain film en anglais de Luc Besson, Valérian, "se trouve être dans un angle mort de la réglementation" mais sa situation sera "très probablement réglée par les évolutions à venir dans la loi de finances de cette année", a expliqué la ministre de la Culture.
Le réalisateur français avait fait savoir qu' à défaut d'un geste de la ministre, Valérian, une superproduction d'un budget de 170 millions d'euros et 1.200 employés pendant six mois, ne se tournerait pas en France en raison du crédit d'impôt défavorable aux films en langue anglaise.
Fleur Pellerin a l'intention de prolonger sa réforme. La ministre a rappelé avoir, "dès l'année dernière, rehaussé les crédits d'impôt pour que la France redevienne attractive pour un certain nombre de tournages, notamment les films d'animation pour lesquels nous sommes très forts, les films dits "du milieu", c'est-à-dire les films fragiles financièrement, de budget de moins de sept millions d'euros, et les superproductions internationales de 100, 200 millions d'euros qui ne se tournent jamais en France. Et effectivement je m'étais dit en faisant cette réforme que je souhaitais la prolonger pour pouvoir attirer encore davantage de tournages", a-t-elle ajouté. Dans l'état actuel de la loi, si Luc Besson tourne en Hongrie, il bénéficiera d'une "ristourne fiscale" de 35% sur son investissement. S'il tourne en France en revanche, il n'aura rien.
Interrogé sur Europe 1, le réalisateur Pascal Thomas avait réagi à la polémique, estimant pour sa part que la loi actuelle était très bonne. "Pour que les films (français, ndlr) se tournent en France, ils doivent être tournés en français. Et on attire les étrangers qui peuvent tourner dans leur langue et qui bénéficient de ce crédit d'impôts avec cette loi-là, elle est très bonne !", a-t-il résumé. L'acteur du Grand Bleu, Jean-Marc Barr, s'est montré beaucoup plus nuancé. "Aujourd'hui, pour protéger l'industrie française, on essaye de privilégier tous les tournages français, mais le seul problème c'est que c'est rare que (ces films) se vendent à l'international", a-t-il expliqué à Europe 1, assurant comprendre les deux arguments : d'un côté la volonté de la France de protéger son modèle et de l'autre, la volonté du réalisateur de Léon de trouver son avantage sur le plan financier tout en visant le marché mondial en tournant son film en anglais.