Rares sont les jeux à pouvoir s’offrir une deuxième vie deux ans après leur sortie. Carton indépendant de 2017 sur Xbox avec plusieurs millions de téléchargements, Cuphead peut doubler la mise puisqu’il est désormais disponible sur la Switch de Nintendo. Délicieux hommage aux cartoons des années 1930, la pépite du studio canadien MDHR n’a pas beaucoup évolué en passant d’une plateforme à une autre, conservant son âme et surtout son niveau de difficulté, aussi élevé que jouissif.
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Un jeu facile d’accès mais terriblement dur
Cuphead, c’est d’abord une histoire gentiment déjantée. Celle de Cuphead et Mugman, deux amis avec des têtes en forme de tasses qui payent leur addiction au casino : après une partie de dés perdue contre le Diable, ils se retrouvent contraints de lui céder leur âme. Pour éviter d’en arriver là, une seule option : recouvrer, avec la manière forte, les âmes des nombreux débiteurs du Diable.
À scénario simple, gameplay simple : Cuphead est un enchaînement de combats de boss, entrecoupé de quelques niveaux de plateforme (les "run and gun"). Pour les néophytes, le jeu est très facile d’accès. Les affrontements contre les boss, qui se font pour la plupart dans un décor fixe en 2D, ne nécessitent que trois boutons : tir, saut et attaque spéciale. Que ce soit en mode portable ou sur sa télévision, la maniabilité de la Switch est parfaitement exploitée.
Mais si Cuphead est facile à prendre en prendre en main, il n’en reste pas moins très, très (très) dur ! C’est un jeu du type "die and retry" ("mourir et recommencer") : il faut accepter de mourir à maintes reprises pour trouver la clé de chaque combat. Et à raison de trois vies par essai, cela va très vite et on se retrouve à tenter 10, 20 ou 30 fois sa chance pour un seul niveau. Ça peut paraître paradoxal mais c’est vraiment plaisant ! Cette mécanique force à se creuser la tête pour trouver la bonne attaque dans le bon timing. Du coup, quand on réussit ENFIN à gagner, le plaisir est décuplé. À noter que si Cuphead peut se jouer en mode "facile" (rarement le mot aura été si mal employé), il ne peut se finir complètement qu’en mode "normal".
Un design rétro très réussi
L’extrême difficulté de Cuphead contraste avec son design enfantin, directement inspiré des cartoons des années 1930, de Mickey Mouse à Betty Boop (on retrouve même le grain des dessins animés de l’époque). Le jeu est découpé en quatre univers : la forêt, le parc d’attractions, la ville et le casino. Dans chacun, les arrière-plans des niveaux sont extrêmement soignés, à la fois simples dans leur environnement et très précis dans les détails. Presque trop : certains éléments de décor se confondent parfois avec les plateformes ou les ennemis. Mais Cuphead est dans l'ensemble un régal pour les yeux.
Impression renforcée par les personnages hauts en couleur. Si Cuphead et Mugman sont relativement basiques, les multiples boss ont fait l’objet d’un soin tout particulier. Une fleur, un dragon, un djinn, un bourdon policier, des légumes de potager, un duo de grenouilles boxeuses… c’est un défilé de créatures aussi étranges que charismatiques. Pour compléter le tableau des années 1930, Cuphead est rythmé par une bande-son swing qui colle parfaitement au rythme endiablé du jeu.
Notre avis : un indispensable de la Switch
Avec son gameplay simple d’accès et sa direction artistique originale, Cuphead a le potentiel pour séduire petits et grands joueurs. Si vous aimez les "shooter" et les jeux de plateforme à l’ancienne et que vous n’avez pas peur d’un peu (beaucoup) de difficulté, alors foncez. Pour nous, il s’agit rien de moins que d’un jeu incontournable ! D’autant plus que la Switch est encore peu pourvue de petits jeux de ce genre.