Son sort n'a pas été évoqué lors de l'allocution d'Emmanuel Macron, dimanche soir : le monde de la culture estime être le grand oublié du déconfinement général du pays. Officiellement, les salles de spectacle peuvent rouvrir dès maintenant et partout en France. Dans les faits, pourtant, les mesures de distanciation physique drastiques imposées contre le coronavirus compliquent l'équation des patrons d'établissements.
Pourquoi peut-on s'asseoir à côté d’un inconnu dans un avion ou un train et pas dans une salle de concert ? C'est en quelque sorte la question qui agite le secteur de la culture, déjà lesté d'une perte de deux milliards d’euros, selon le Prodiss, principal syndicat du spectacle vivant. Certes, aujourd’hui, les salles peuvent théoriquement rouvrir, mais avec un mètre de distance entre les spectateurs. Cela signifie que le public est beaucoup moins nombreux. Il y a donc in fine moins de rentrées d’argent.
"Ça n'a pas de sens de ne pas rouvrir"
"J'entends dire partout qu'on est capable de contrôler l’épidémie, donc ça n'a pas de sens de ne pas rouvrir les salles de spectacle aujourd’hui", déplore Gilles Petit, producteur de spectacles. "Tous les producteurs travaillent sur un horizon qui est pour certains fixé à septembre, pour d’autres à janvier… On a programmé des choses mais on est là, en juin, et on a aucune certitude de pouvoir le faire."
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S’il n’y a pas de concerts, de pièces de théâtre ou de one-man show avant 2021, la moitié des emplois du secteur seraient menacés, selon le Prodiss. Pas moins de 10 000 spectacles seraient annulés.