Cette année, cela ne pouvait être qu'elle. Dimanche, l'actrice Elisabeth Moss a remporté l'Emmy de la meilleure actrice pour son rôle dans la série dramatique La servante écarlate, adaptation d'un roman éponyme. La comédienne de 35 ans excelle dans la peau d'une femme tombée aux mains d'une dictature fondamentaliste qui l'a transformée, comme beaucoup d'autres, en esclave sexuelle destinée à la reproduction d'un des membres de la junte au pouvoir.
Déjà saluée par la critique. L'actrice s'était déjà fait un nom à la télévision, il y a quelques années, en jouant dans plusieurs séries marquantes, comme Mad Men. Elle campait Peggy Olson, une femme cérébrale, qui gravit les échelons pour devenir l'égale des hommes dans une société encore très conservatrice. Son jeu avait également été remarqué dans la série de Jane Campion, Top of the Lake, pour lequel elle a remporté un Golden Globe en 2013.
La Californienne s'était également distinguée au théâtre, à Londres ou à Broadway mais aussi au cinéma, loin des films à gros budget, dans The Free World,Queen of Earth ou Outsider. D'ailleurs elle assure rêver de tourner dans une comédie musicale.
Une enfant de la télé. Il faut dire que la jeune actrice a de l'expérience. Elisabeth Moss a été biberonnée à la comédie. "Lizzy", son surnom, n'était encore qu'une petite fille lorsqu'un agent la repère durant une représentation anonyme de La mélodie du bonheur. Après quelques publicités, elle décroche des petits rôles à la télévision dès 7 ans. Beaucoup de programmes pour enfants ou de films familiaux, pour commencer, mais assez vite Elisabeth Moss étoffe son registre avec la série policière High Secret City (1992-1995), saluée par la critique. "Je ne me souviens pas d'avoir voulu faire autre chose" que jouer, a-t-elle expliqué lors d'un entretien à la fondation du syndicat américain des acteurs (Screen Actors Guild), en 2015. "Toute ma famille est composée d'artistes", explique-t-elle. "Pour moi, vouloir faire autre chose que du spectacle aurait semblé bizarre."
Une scientologue. Seule ombre au tableau, son implication dans l'église de scientologie, considérée comme une secte dans de nombreux pays, comme la France. Un choix d'autant plus critiqué, que l'actrice a été couronnée pour une série qui évoque la prise de pouvoir d'une secte ultra-religieuse aux Etats-Unis. Mi-août, alors qu'une internaute faisait un parallèle peu flatteur entre Gilead, la dictature de La servante écarlate, et l'église de Scientologie, Elisabeth Moss avait rejeté cette comparaison. "La liberté de culte, la tolérance, l'écoute, la vérité et l'égalité des droits pour toutes les races, religions et croyances sont extrêmement importants pour moi", avait-elle alors assuré.
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