Romancier, dramaturge, journaliste et essayiste suédois, Per Olov Enquist s'est éteint samedi soir, ont annoncé sa famille et son éditeur. Ses écrits ont été traduits dans des dizaines de langues, depuis L'oeil de cristal publié en 1961 jusqu'au Livre des paraboles en 2013. En français sont notamment parus Le Cinquième Hiver du magnétiseur, Hess, Le Départ des musiciens, L'Ange déchu, La Bibliothèque du capitaine Nemo, Blanche et Marie.
"Rares sont ceux qui ont inspiré tant d'autres écrivains"
Son roman sur la folie du roi Christian VII de Danemark, Le médecin personnel du roi, lui vaut en 1999 le prix August, la plus haute récompense littéraire suédoise, et en 2001 en France le prix du Meilleur livre étranger. Il accède à la reconnaissance internationale en 1968 avec L'extradition des Baltes, une enquête à charge contre la Suède qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, a renvoyé en Union soviétique des soldats des pays Baltes réfugiés.
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Souvent cité parmi les favoris du prix Nobel de littérature décerné par l'Académie suédoise, il est mort sans avoir décroché la prestigieuse récompense. "Rares sont ceux qui ont inspiré tant d'autres écrivains, renouvelé comme lui le roman documentaire et vitalisé l'art dramatique suédois", ont réagi dimanche ses éditeurs suédois de la maison Norstedts.
"Je crois que toute ma vie j'ai voulu être écrivain"
Son autobiographie Une autre vie, parue en Suède en 2008, est couronnée par un second prix August, créé en 1994 en hommage à August Strindberg, l'enfant terrible de la littérature suédoise. L'auteur y narre sa jeunesse solitaire dans l'extrême nord de la Suède auprès de sa mère institutrice, veuve et luthérienne rigoriste qui rêvait pour lui du séminaire.
Il manque de peu la qualification pour les Jeux olympiques de Rome en 1960 et se retrouve, comme journaliste, au cœur des JO 1972 de Munich où onze athlètes israéliens sont tués par le commando palestinien "Septembre noir". "Je crois que toute ma vie j'ai voulu être écrivain et je n'ai jamais laissé tomber. Il n'a pas été facile de survivre...", racontait Enquist à l'AFP en 2011.