Deux cents personnalités du cinéma français dont Omar Sy, Bertrand Tavernier, Céline Sciamma ou Agnès Jaoui réclament une "réforme en profondeur" de l'Académie des César, dans une tribune publiée lundi soir sur le site internet du Monde. Les signataires jugent insuffisants les changements promis par son président Alain Terzian pour remédier à son fonctionnement "élitiste et fermé". Dans un entretien au Journal du dimanche, ce dernier avait annoncé des mesures en vue d'instaurer la parité au sein de l'Académie, dont seulement 35% des membres sont des femmes, promettant de conduire une "révolution culturelle".
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Des mesures que l'Académie a confirmé vouloir engager, dans un communiqué publié lundi soir, en commençant par son conseil d'administration qui doit devenir paritaire d'ici la fin de l'année. "Nous nous réjouissons de ces changements à venir, mais ils nous semblent insuffisants", protestent les signataires de la tribune.
"Aucune voix au chapitre"
Ils se plaignent, bien qu'étant membres de l'Académie des César, de n'avoir "aucune voix au chapitre ni dans les fonctionnements de l'académie et de l'association (qui la régit, ndlr), ni dans le déroulé de la cérémonie". Leurs reproches principaux : "dysfonctionnements", "opacité des comptes" génératrice de fantasmes, et des statuts qui "n'ont pas évolué depuis très longtemps" et reposent encore et toujours sur "la cooptation".
Quand aux promesses de parité, "il s'agirait de nouveau d'un système de cooptation, vestige d'une époque que l'on voudrait révolue, celle d'un système élitiste et fermé", dénoncent-ils, réclamant de pouvoir voter directement pour pouvoir élire leurs représentants, comme c'est le cas pour les Oscar et les Bafta (Royaume-Uni).
L'Académie a été créée en 1975 par le journaliste et producteur Georges Cravenne, qui a désigné un collège de fondateurs récompensés par un Oscar comme Claude Berri, Claude Lelouch, Michel Legrand ou Costa-Gavras.