Alors que le huitième volet de la saga Star Wars s'apprête à sortir mercredi dans les salles sous bannière Disney, l'émission Un dimanche de cinéma ose la question : les célèbres studios vont-ils tuer Star Wars à force de marketing et de sorties ciné ? Pour débattre, Phiilippe Guedj, journaliste au Point et Thierry Gandillot, journaliste aux Échos, étaient invités aux micros d'Europe 1.
"Un début de routine". Même avec un peu moins d'attente que pour le numéro VII, pour lequel les fans avaient dû patienter dix ans, Thierry Gandillot admet être content de "retrouver les personnages, même les méchants" et s'attend, qui sait, à une bonne surprise. Philippe Guedj nuance : "On est un peu moins fébriles, parce que Disney a fait le job il y a deux ans alors qu'on n'avait pas eu de Star Wars pendant dix ans. Là, on entre presque dans un début de routine avec ce cycle d'un Star Wars par an que Disney est en train d'installer (avec les films dérivés, ndlr)."
"L'impression d'une manipulation". Plusieurs spin-offs sont déjà annoncés, un sur Han Solo qui doit sortir l'année prochaine et un autre autour de la figure d'Obi-Wan. Et une nouvelle trilogie doit également voir le jour. De quoi nuire au mythe à force de négliger le côté exceptionnel des sorties ? Tout dépend du point de vue.
Sur un plan créatif, "j'ai crié un peu au loup", déjà au moment de l'épisode VII, souligne Philippe Guedj. "Tout en reconnaissant la maestria technique de J.J. Abrams (Alias, Lost), j'avais été échaudé en tant que vieux fan par l’impression de redite des schémas narratifs. J'avais l'impression d'une manipulation un peu marketing, très habile, mais pas spontanée." Une impression que le journaliste n'avait pas ressenti avec le premier spin-off Rogue One "qui semblait sortir des sentiers battus".
Quant aux prochains, "j'ai un peu peur, en effet, d'une banalisation du mythe", poursuit Philippe Guedj. "Je regrette que tous ces milliards de dollars ne soient pas consacrés par Disney plutôt à la création de nouvelles franchises. En même temps, je comprends que les générations futures aient envie de leur film Star Wars."
Côté finances, le réveil de la force. Du côté marketing justement, Star Wars est plus vivant que jamais. L'épisode VII "a quand même rapporté deux milliards de dollars (1,7 milliard d'euros). Il a réveillé la franchise", glisse Thierry Gandillot. "Abrams, qui avait 11 ans à la sortie du premier, est quand même l'héritier spirituel de Steven Spielberg. Ils ont eu l'intelligence de prendre les anciennes figures, Harrison Ford, Carrie Fisher (décédée le 27 décembre 2016) et Mark Hamill avec une scène de teasing comme on en a rarement vu. Ils ont réveillé la force."
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