Révélée au public en 2005 avec son rôle dans Les poupées russes de Cédric Klapisch, Aïssa Maïga enchaîne depuis les rôles. Elle fait aussi partie de ces femmes mise en lumière par Quentin Delcourt, dans son documentaire Pygmalionnes, sorti le 22 janvier. A partir du 12 février, elle sera également à l'affiche de la série de France 2 Il a déjà tes yeux, adaptée du film de Lucien Jean-Baptiste. En 2018, avec seize actrices noires ou métisses du collectif qu'elle a monté, elle publie le livre Noire n'est pas mon métier, pour dénoncer notamment les rôles stéréotypés encore trop proposés aux actrices noires. Engagée pour la diversité au cinéma, elle estime sur Europe 1 mercredi que "les choses bougent beaucoup trop lentement".
"Les chaînes françaises commencent à envisager des personnages noirs non caricaturés"
Les rôles proposés aux personnes noires sont trop souvent "stéréotypés, clichés et parfois racistes", regrette l'actrice de 44 ans. "Évidemment, il y a des avancées, sinon je ne serais même pas là pour en parler", ajoute-t l'actrice. Elle estime que les choses commencent à changer "parce que les gens sont prêts à entendre, déjà dans le milieu". "Ce qui est une différence incroyable avec ce que j’ai vécu à mes débuts... au siècle dernier", note la comédienne.
Aïssa Maïga considère que les jeunes racisés arrivant dans le métier ne sont pas dans la même situation que les anciennes générations. "Les jeunes sont dans une fluidité par rapport à la question de la diversité. Pour eux, c'est complètement normal de regarder des films, des séries avec des gens très différents les uns des autres. Ça fait partie de la normalité", expose-t-elle. Un changement qui oblige les chaînes classiques françaises, qui doivent "se mettre à la hauteur" et qui "commencent à se tourner vers le digital et à envisager des personnages noirs normaux, qui ne soient pas des rôles caricaturés", salue la comédienne.