Emmanuelle Riva, c’est d’abord une voix. Celle qui, dans Hiroshima mon amour, raconte à son amant japonais ce qu’elle a vécu à Nevers et ce qu’elle a vu à Hiroshima. Une voix douce, précise, forgée par des années sur les planches de théâtre.
Une enfance dans l'amour et la précarité. Emmanuelle Riva, de son vrai nom Paulette, est née dans les Vosges, au bord de la Vologne. De son enfance, elle garde le souvenir de longues promenades, de parents aimants, des fins de mois difficiles. Elle a en tête le souvenir de son père, immigré italien devenu peintre en bâtiment parce qu’il n’avait pas les moyens de faire des études.
Repérée par Alain Resnais. Passionnée par les auteurs classiques, elle découvre le théâtre très jeune et auditionne pour suivre les cours de l’école de la rue Blanche, à Paris. Son père proteste, lui interdit de partir. Emmanuelle Riva n’en fait qu’à sa tête et plie bagage pour la capitale. Elle monte alors régulièrement sur scène. Très vite, elle est repérée par le réalisateur Alain Resnais, qui lui confie son premier rôle : Hiroshima mon amour, adapté de l’œuvre de Marguerite Duras. La carrière d'Emmanuelle Riva est lancée. L'actrice tourne ensuite face à Jean-Paul Belmondo et est récompensée à la Mostra de Venise pour sa performance dans Thérèse Desquéroux.
Amour, palme d'or à Cannes. Puis, Emmanuelle Riva se lasse du cinéma. Pendant quelques années, elle retrouve les planches et écrit trois recueils de poésie, salués par la critique. En 2012, à 85 ans, elle cède à nouveau à l’appel du grand écran. Elle donne la république à Jean-Louis Trintignant dans Amour, palme d'or à Cannes.
Après ce succès, Emmanuelle Riva ne s’arrête plus. Cet été encore, elle tournait un film en Islande et donnait un spectacle à la villa Médicis à Rome. Elle continuait aussi à étudier de nombreuses propositions de projets.