En fermant les voie sur berges, Anne Hidalgo "a commis une erreur", estime Lorànt Deutsch

© ERIC FEFERBERG / AFP
  • Copié
A.D
Le comédien revient sur les planches dans "Bankable" au théâtre Montparnasse. Passionné par l'histoire de Paris, il a profité de son passage sur Europe 1 pour attaquer certains aspects de la politique de circulation dans la capitale.
INTERVIEW

Lorànt Deutsch se coule dans la peau d'un scénariste qui doute de tout et d'abord de lui dans la pièce qui se joue au théâtre Montparnasse à partir du 7 février. L'artiste était l'invité de l'émission C'est arrivé demain pour évoquer ce nouveau rôle et ses multiples facettes, dont celle qui fait de lui un fin connaisseur de la ville de Paris.

"Jeunisme". Dans Bankable, un producteur fait tous les choix qui sont censés faire un film à succès et prend en otage le scénariste et le comédien dans une "recette qui n'est peut-être pas la bonne pour être heureux", indique Lorànt Deutsch. Au menu, le producteur demande de virer l'acteur principal qui n'est plus assez jeune. "Le jeunisme à tout prix est un thème de société", souligne le comédien, qui joue ce scénariste essoré par les diktats de sa profession, las de devoir toujours tout changer. "Mon personnage est manipulé, il n'a plus de liberté. Il en a marre qu'on lui impose d'autres histoires que les siennes."

"L'intello de service". En tant qu'acteur, Lorànt Deutsch a aussi eu droit à ce qu'on lui colle des étiquettes. "J'étais le petit mec de banlieue qui réconcilie Paris avec le périph', ensuite ça a été l'intello de service. C'est celle que j'ai encore aujourd'hui. Mon but est de distraire et de captiver les gens, de leur filer du combustible pour alimenter leur quotidien." Auteur, comédien, artiste de comédie musicale, il n'a pourtant pas l'impression d'être un "touche à tout".

"C'est dommage". Pourtant, au-delà de la scène, Lorànt Deutsch est notamment connu pour sa série de livres Métronome, qui dévoilent des anecdotes sur Paris et son métro. Il développe d'ailleurs quelques critiques au sujet de la circulation. "Le fait de se battre contre la voiture va dans le sens de l'histoire. Autolib est une super idée, les Vélib aussi. Par contre, là ou je pense que la maire de Paris a commis une erreur, c'est en coupant sa fluidité est-ouest. Avec les voies sur berges, Georges Pompidou avait réussi à lier de manière fluide l'est à l'ouest. Anne Hidalgo a décidé de les couper aujourd'hui, c'est dommage, mais pas irréversible."