Trop de films qui sortent, trop de mauvaises réalisations, trop de mauvais acteurs... Dans son livre (Très) cher cinéma français, le journaliste et critique de cinéma au Figaro Éric Neuhoff flingue le septième art hexagonal. Dans Culture médias sur Europe 1, il revient sur ce portrait au vitriol.
"Il y a un grand malaise"
"Je vais voir 200 films français par an sur les 250 qui sortent chaque année et je n'en pouvais plus. (...) Le cinéma français est un écran plat et, à de très rares exceptions, on sort de la salle complètement déçu", affirme Éric Neuhoff.
Critique de cinéma et écrivain depuis les années 1980, le journaliste a vu passer des centaines de films au cours des dernières décennies. "Il y a 250 films français par an, ça fait presque un par jour : qui a besoin de ça ? (...) Il y a un grand malaise, tout le monde le sait et personne ne le dit", estime-t-il.
"Le producteur ne risque rien"
Parmi les sujets qui suscitent le courroux d'Éric Neuhoff, on retrouve notamment le système de financement du cinéma français. Selon lui, c'est la source du "robinet d'eau tiède" qui caractérise les films qui sortent en salles. "Les films sont financés entièrement avant de faire la moindre entrée, (...) le producteur ne risque rien, il décroche son téléphone pour faire un tour de table, alors que c'est un métier qui devrait être fait par des fous, des passionnés, des escrocs", indique le journaliste.