Erik Orsenna : "A l'époque de Beaumarchais, La Comédie-Française c'était Google"
L'écrivain et académicien Erik Orsenna présente jeudi dans "Ça fait du bien" son nouveau livre "La passion de la fraternité : Beethoven". Il explique au micro d'Anne Roumanoff les difficultés financières méconnues du célèbre compositeur, dues selon lui notamment à l'absence de système de droits d'auteur.
Quand on pense à Beethoven, on imagine le génie de la musique classique, les symphonies et la surdité. Mais pas un homme ayant connu d'importantes difficultés financières toute sa vie durant. C'est l'une des surprises que l'on trouve dans le nouveau livre d'Erik Orsenna La passion de la fraternité : Beethoven, qu'il présente jeudi dans l'émission d'Anne Roumanoff Ça fait du bien. Selon lui, Beethoven était en permanence soumis à la bonne volonté de mécènes, à cause de l'absence de droits d'auteur.
L'écrivain rend d'ailleurs hommage à ce système, dont il estime qu'il est mis en danger par les GAFA. "Ce qu'il s'est passé pourrait exactement se passer de nouveau", alerte-t-il. "Les droits d'auteur, c'est très récent. C'est Beaumarchais qui s'est battu pour les donner."
"Les acteurs tenaient les auteurs en otage, comme les plateformes le font aujourd'hui"
Avant cette création, les auteurs du théâtre souffraient également d'une grande insécurité financière. "A son époque, la Comédie-Française, c'était Google", tranche Erik Orsenna. "C'est-à-dire que les acteurs de la Comédie-Française disaient 'Si vous demandez trop pour votre pièce, on ne va pas la jouer'. Ils tenaient les auteurs en otage, comme les plateformes le font aujourd'hui."
Autre injustice : si la pièce ne trouvait pas son public et s'arrêtait rapidement, elle devenait la propriété des comédiens. "Et ils s'arrangeaient pour que ça ne marche pas, et qu'ils puissent la reprendre après", complète Erik Orsenna.