Tous les fans de l'Eurovision ont déjà coché la date sur leur agenda. Le 18 mai prochain, la finale du plus grand concours de chant au monde désignera le successeur de l'Israélienne Netta Barzilai, lauréate de la précédente édition avec sa chanson Toy. À Tel-Aviv, le candidat français Bilal Hassani veut croire en ses chances. S'il n'est actuellement pas le favori des bookmakers, tout reste encore possible. D'autant que cette 64ème édition, dont le slogan est "Dare to Dream" ("Ose rêver"), réserve déjà son lot de surprises.
Les bookmakers misent sur les Pays-Bas, Bilal Hassani en outsider
Au fil des semaines, il est devenu indétrônable. Cette année, le grandissime favori des pronostiqueurs s'appelle Duncan de Moor, alias Duncan Laurence. Le site de pari Eurovision World donne par exemple 26% de chances au représentant néerlandais de l'emporter, grâce à son titre en anglais, Arcade. Cette ballade pop-rock sentimentale évoque la quête d'amour, mais aussi la rupture et la reconstruction qui s'en suit. Si le chanteur de 24 ans venait à triompher, il redonnerait à son pays un titre qui lui échappe depuis 1975. En comparaison, la France attend une victoire depuis 1977.
Les bookmakers croient aussi beaucoup à la Russie (Sergey Lazarev, Scream), à l'Italie (Mahmood, Soldi), à la Suisse (Luca Hänni, She got me) ou encore à la Suède (John Lundvik, Too Late for Love), déjà sacrée en 2012 et 2015. Et la France dans tout ça ? Après avoir terminé à la 13ème place l'an passé avec le groupe Madame Monsieur et son morceau Mercy, c'est cette fois au chanteur Bilal Hassani de tenter sa chance. Son titre Roi lui a permis de remporter haut la main la finale de Destination Eurovision, le 28 janvier dernier, mais cela s'annonce plus compliqué face à ses concurrents européens. Avec 2% de chances de gagner, le site Eurovision World lui promet la 13ème place.
Sans l'Ukraine ni la Bulgarie
Comme chaque année, la France est en tout cas certaine de faire partie des six finalistes aux côtés de l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, le Royaume-Uni et Israël. Pour les autres, il faudra passer par la case demi-finales. La première se déroulera le 14 mai et sera diffusée sur France 4. Elle mettra aux prises la Slovénie, la Biélorussie, la République Tchèque, le Monténégro, Chypre, la Serbie, la Finlande, la Pologne, la Hongrie, l'Estonie, le Portugal, Saint-Marin, l'Islande, la Georgie, l'Australie, la Belgique, l'Ukraine et la Grèce. Mais seuls dix tickets seront distribués, après les votes de l'Espagne, de la France et d'Israël.
La seconde aura lieu deux jours plus tard, le 16 mai. Sur la scène de Tel-Aviv se feront alors face l'Arménie, l'Irlande, la Moldavie, la Suisse, la Lettonie, la Roumanie, le Danemark, la Suède, l'Autriche, la Croatie, Malte, la Lituanie, la Russie, l'Albanie, la Norvège, les Pays-Bas, la Macédoine du Nord et l'Azerbaïdjan.
Les plus attentifs auront sans doute noté l'absence de la Bulgarie et de l'Ukraine, deux nations pourtant habituées au concours. La première a dû renoncer faute de moyens, tandis que le retrait ukrainien fait suite à un désaccord entre la gagnante de la sélection du pays, Maruv, et le diffuseur, à propos des clauses du contrat de participation. Les artistes arrivés deuxième et troisième ayant refusé de la remplacer, l'Ukraine a donc été contrainte de déclarer forfait fin février.
Madonna en guest-star
Elle sera bien présente. Madonna se produira sur scène lors de la finale du concours. La reine de la pop interprétera son nouveau single Medellin en live, ainsi qu'un deuxième titre inédit extrait de son prochain album Madame X, attendu le 14 juin. Habillée par Jean-Paul Gaultier, la star américaine aurait exigé pour l'occasion 1,5 million de dollars de cachet, selon les médias israéliens. La somme, trop importante pour l'Eurovision, aurait été réglée par le millionnaire israélo-canadien Sylvan Adams, à la demande de la Société de radiodiffusion publique israélienne.
Ce n’est toutefois pas la première fois qu’un artiste de cette envergure se produit à l’Eurovision. En 2016, à Stockholm Justin Timberlake avait lancé son single Can’t stop the feeling après avoir repris Rock Your Body, juste avant l’annonce des points.
Outre Madonna, Netta, sacrée gagnante l'année dernière, sera évidemment de la partie avec son titre Toy, tout comme Conchita Wurst. La chanteuse transsexuelle, victorieuse en 2014, viendra chanter Heroes de Mans Zelmerlöw pendant que le chanteur suédois, qui lui avait succédé au palmarès, interprétera Fuego d'Eleni Foureira, la candidate chypriote arrivée deuxième en 2018. Cette dernière reprendra quant à elle Dancing Lasha Tumbai du drag-queen Verka Serduchka, lui aussi deuxième en 2007. Histoire de boucler la boucle, l'Ukrainien revisitera… Toy, de Netta.
Au rang des invités, l'actrice Gal Gadot, connue pour avoir interprété Wonder Woman, a également confirmé sa présence pour une intervention dont les détails sont pour l'instant tenus secrets.
Elodie Gossuin remplacée
Son "Youhouhouhouhou" entonné après la prestation d'Amir à Stockholm en 2016 est resté dans toutes les mémoires, mais Élodie Gossuin n'annoncera pas cette année les points du jury français. L'ancienne Miss France laisse sa place à Julia Molkhou, chroniqueuse de l'émission Bons baisers d'Europe, diffusée sur France 2 et présentée par Stéphane Bern. Le M. Royauté du service public sera d'ailleurs aux commentaires lors de la finale. Assisté par Christophe Willem en 2018, il sera cette fois épaulé par André Manoukian. L'an passé, 5,158 millions de téléspectateurs avaient suivi la soirée depuis la France. Au niveau international, ils étaient 186 millions.