Le 71ème Festival de Cannes s'ouvre ce soir avec la projection du film de l'Iranien Ashgar Farhadi Everybody knows, tourné en Espagne et en espagnol. Au casting, l’un des couples les plus glamours du cinéma mondial : Penélope Cruz et Javier Bardem.
Le pitch. Comme il l’avait fait dans ses précédents longs-métrages La Séparation ou Le Client, le cinéaste iranien explore encore les affres de la famille et du couple. Cette fois, Ashgar Farhadi y ajoute une dimension polar. Penélope Cruz incarne Laura. À l’occasion du mariage de sa sœur, la jeune femme retourne dans son village natal, niché au cœur du vignoble espagnol. Mais le soir de la célébration, sa petite fille est enlevée. Les ravisseurs réclament une rançon. Dans le village, tout le monde ou presque se connait, et la suspicion gagne chacun. C'est le début d’une interminable attente, qui va faire resurgir de vieilles histoires familiales, de vieux litiges autour de l’argent, de vente contestée de parcelles de vignes… Javier Bardem, lui, joue l'ex petit-ami de Laura.
"La complexité" des personnages. Une nouvelle fois, pour Ashgar Farhadi, les personnages sont comme des boules de billard, bien disposées au début du film, jusqu'à ce que l’une d’entre elles tape les autres et les disperse. "Une métaphore de la vie", complète Penélope Cruz qui, chose rare, fait l'effort de parler en français au micro d'Europe 1. "Nous sommes tous très complexes. C'est ce dont parle Ashgar", poursuit-elle. "Je crois que vous pouvez trouver exactement ce que vous attendez d'un film d'Ashgar Farhadi. Il prend des personnages simples, normaux, et il les met dans des situations extraordinaires, fortes, qui ont des effets incroyables sur chacun d'entre eux. Jamais il ne les juge. En parallèle, il y a ce côté thriller. Ashgar Farhadi en revient toujours au principal : de complexes et grandes histoires, qui passent par de grandes et complexes émotions", commente également Javier Bardem au micro d'Europe 1.
Les malentendus, les secrets, les ressentiments, la confiance… Ashgar Farhadi explore tous ces sentiments dans son cinquième long métrage, le deuxième en langue étrangère. Seule petite réserve, la dimension polar, dont le dénouement est un peu trop prévisible.
Le film sort en salles dès mercredi.