Une douche froide. Alors que les cinémas, théâtres, musées et autres salles de spectacle étaient dans les starting-blocks pour rouvrir mardi, le Premier ministre Jean Castex a annoncé lors d'une conférence de presse qu'il faudrait faire preuve encore d'au moins trois semaines de patience.
Une situation difficile à accepter, notamment pour les cinémas puisque le mois de décembre est là période où il se vend le plus de places, pas moins de 23 millions en 2019. Sans compter que les familles ont tendance à également consommé friandises et boissons pendant une projection, des dépenses essentielles pour le chiffre d'affaires d'une salle.
"Je ne peux pas me résoudre à ce que le gouvernement ait pris une telle décision !"
Après une année de vache maigre, perdre le meilleur mois de l'année est donc un coup dur. Pas étonnant dès lors que Richard Patry, le président de la fédération nationale des cinémas français, se dise "consterné" et "quasi révolté" quelques minutes après les annonces gouvernementales. "Je ne peux pas me résoudre à ce que le gouvernement ait pris une telle décision ! C'est totalement incompréhensible et ça ne correspond à rien", juge-t-il au micro d'Europe Soir. Un prolongement de fermeture "immensément injuste", selon Richard Patry, qui dénonce une "méprise pour les artistes, les techniciens et les exploitants qui ont tout fait pour pouvoir réilluminer les écrans en cette période de vacances".
Et la situation n'est guère meilleure pour les théâtres, pour qui le mois de décembre est également important. L'un des plus gros acteurs du secteur explique à Europe 1 qu'il a vendu 370.000 billets entre septembre et décembre l'an dernier, soit la moitié de ses ventes annuelles. Cette année, il plafonne à 70.000 billets écoulés, soit cinq fois moins. Là aussi, la pilule est difficile à avaler pour le secteur.
L'incompréhension de Jean-Michel Ribes
"Je ne comprends pas pourquoi les grands magasins sont ouverts alors que les théâtres, dans lesquels aucun cluster n'a été détecté, sont fermés", réagit Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre parisien du Rond-Point. "Pourquoi bombarder les lieux où l'ennemi n'est pas présent", se demande-t-il. "J'ai le sentiment qu'on ne regarde pas avec autant d'attention les possibilités de continuer la vie dans la culture comme dans les autres secteurs."
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Quant aux musées, se voir priver de l'affluence des vacances de fin d'année est aussi très préjudiciable, puisque les plus importants voient leur fréquentation augmenter de 20% par rapport à un mois classique. Concrètement, ce sont 10.000 visiteurs par jour qui peuvent se presser à la fondation Louis Vuitton ou au Grand Palais. Autant d'entrées et de recettes dont ils vont devoir se priver cette année.