C’est l’un des festivals les plus emblématiques de la culture française. Le festival d'Avignon est tellement ancré dans l'agenda culturel qu'en temps normal, son démarrage ne ferait pas la une de l'actualité. Pourtant, lundi matin, Europe 1 s’est rendu à la soixante quinzième édition du festival de théâtre. Un lancement très émouvant puisque l’année dernière l’événement avait été annulé.
"Ces rencontres sont puissantes"
En ce premier week-end de vacances, les rues de la cité des Papes revivent. Mais le plus frappant, ce sont les théâtres, de nouveau ouverts qui se préparent. Lundi soir, c'est une pièce de Tchekhov qui ouvre le bal avec Isabelle Huppert en tête d'affiche. Son metteur en scène, Tiago Rodrigues, jubile. "Tous les travailleurs du monde du spectacle se rendent compte à quel point ces rencontres sont puissantes. On fait partie de ceux qui n'ont pas pu vivre le festival à un moment donné dans l'Histoire", confie-t-il, ému.
Au total, quarante-six spectacles dans 21 lieux différents sont inscrits dans le programme officiel du In. Le directeur du festival, qui vit sa dernière édition à la tête de l’événement, est sur tous les fronts. "L’enthousiasme est d'autant plus grand qu'on a été privé de festival l'année dernière. Donc, cette joie est à la mesure de la tristesse qu'on a connue", commente Olivier Py au micro d’Europe 1. "On retrouve notre festival, c’est merveilleux !", s’exclame-t-il.
Mais il y a aussi le festival Off. Dès lundi, les comédiens vont arpenter les rues pour distribuer des tracts, coller les affiches, attirer les spectateurs. Parce que c'est ça aussi Avignon : se faire connaître.
"On a très faim et très envie"
"On a l'impression que ça ressuscite, que c'est une nouvelle ère et que c'est tout neuf. On a très faim et très envie", explique Tigran Mekhitarian, qui vient présenter trois pièces, dont Dom Juan et Deux Frères, en quelques jours. "D'ailleurs, c'est mon sixième Avignon et c'est la première fois qu'on a autant la patate pour commencer le festival", constate-t-il.
Le festival se déroule néanmoins dans des conditions sanitaires strictes. Contrairement au reste de la France, le masque est théoriquement obligatoire dans les rues les plus bondées et le pass sanitaire sera vraiment obligatoire pour entrer dans la cour d'honneur du Palais des Papes.