"Une annulation du Hellfest semble inéluctable", a indiqué vendredi Ben Barbaud, patron de ce festival, soulignant que "5.000 spectateurs assis pour du metal, ce n'est pas possible". Cet événement spécialisé dans le metal, prévu en juin à Clisson (Loire-Atlantique), avait attiré 180.000 personnes en 2019 avant d'être annulé en 2020. Le ministère de la Culture a fixé jeudi le cadre pour la tenue des festivals cet été : 5.000 personnes, assises et distanciées.
Le festival Les Francofolies satisfait
"Une décision va être prise dans les jours qui viennent, il faut que je voie mes équipes et parle avec mes homologues à l'international, mais 5.000 metalleux (fans de metal) assis et distanciés, ce n'est pas possible", poursuit Ben Barbaud. Gérard Pont, patron des Francofolies, prévu mi-juillet à La Rochelle (150.000 personnes en 2019), fait en revanche partie de ceux qui saluent les annonces de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot comme "une excellente nouvelle". "L'an dernier, en avril, on en était nulle part, sans décision, et là, on est en février et on nous dit qu'il pourra y avoir des festivals, c'est déjà formidable", explique-t-il.
"Il y a plein d'artistes qui rêvent de jouer devant 5.000 personnes, et puis notre programmation n'est pas internationale, donc on peut s'adapter, ce n'est que du positif et la situation peut, qui sait, peut-être encore s'améliorer d'ici cinq mois", ajoute Gérard Pont. Côté Hellfest, son patron souligne que ce festival est celui qui cumule "le plus de handicaps" : "une programmation internationale à 90%, 20% du public qui vient de l'international, 15 heures de concerts par jour, un camping géant et le public qui picole le plus de bières (alors qu'aucune décision n'a été prise pour la réouverture des espaces bars, ndlr)". "Si certains collègues de festivals se réjouissent du cadre annoncé jeudi par la ministre de la Culture, je fais partie de ceux qui ne s'en réjouissent pas : c'est encore la jeunesse qui va passer un été pourri", juge-t-il.
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"Je ne peux pas vendre ça comme le Hellfest"
"On s'était rendu compte que l'épidémie était moins présente l'été, cette année on a les vaccins qui arrivent et pourtant on a les mêmes restrictions que l'année dernière", déplore encore Ben Barbaud, "abasourdi" : "5.000 personnes assises, c'est l'antithèse d'un festival, car dans festival il y a 'fête' avant tout". Il sait qu'en fonction de l'évolution de l'épidémie, le cadre pourrait devenir moins restrictif. Mais "si les festivals de taille modeste peuvent tout changer un mois avant leur tenue, les gros comme le Hellfest ne peuvent pas attendre mai pour s'organiser". Ben Barbaud n'exclut pas "de faire quelque chose en digital cet été, voire un petit concert à destination des bénévoles, mais je ne peux pas vendre ça comme le Hellfest".
Le festival des Vieilles Charrues (270.000 spectateurs en 2019) voit en revanche les choses d'un bon oeil. "On s'adaptera. Ce ne sera pas un été silencieux à Carhaix (commune bretonne où se déroule l'événement), ce sera l'été des retrouvailles", a confié jeudi son directeur Jérôme Tréhorel. Le festival parisien Solidays a pour sa part déjà jeté l'éponge la semaine dernière.