Frédéric Lenoir : "Notre esprit a un impact déterminant sur notre corps"

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Aurélie Dupuy
Philosophe et auteur, Frédéric Lenoir prône les vertus de la médiation. Un art qu'il a découvert auprès du Dalaï Lama et qui aurait la vertu d'aider à guérir.
INTERVIEW

Auteur et philosophe, Frédéric Lenoir prône la méditation pour résister au climat anxiogène de nos vies palpitantes et retrouver sa "citadelle intérieure". Invité de l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, alors que sortent deux de ces ouvrages*, il a expliqué son histoire et les bases de la méditation au micro d'Europe 1.

"Totalement laïc". Les plus cartésiens seront peut-être méfiants face à la méditation. Frédéric Lenoir insiste : "C’est un mauvais procès, à cause du mot, connoté par la spiritualité orientale. On pense bouddhisme, hindouisme, religion. Il y a une origine, mais ce qu’on pratique aujourd’hui en occident, est totalement laïc. Ça vient de 'mindfulness'", qui se traduit par "pleine conscience". Une expression que le philosophe n'aime pas trop. "Je préfère pleine attention, pleine présence. La base de la méditation, c’est calmer le flot incessant des pensées et pour ça, on essaye de mettre notre attention sur notre respiration ou nos sensations corporelles. En focalisant notre attention sur notre corps afin de pouvoir arrêter de suivre toutes les pensées qui arrivent."

Monastère. Lui a été initié à la méditation en Inde, auprès du Dalaï Lama. Cette pratique s'es ajoutée à la philosophie, "une planche de salut" pour lui face à des parents "qui ne s'entendaient pas du tout entre eux". Dans sa vie, il passe aussi trois ans à Fribourg dans le monastère de la communauté Saint-Jean. "J’étais attiré par la vie monastique. J’avais envie de méditer, de consacrer du temps à la vie intérieure. Et j’ai fait une rencontre très forte avec les évangiles. J’ai travaillé avec Mère Thérésa, j’ai été bouleversé. Ce que m’a apporté l’évangile, c’est le cœur. C’est un message d’amour qui manquait un peu à ma pratique bouddhiste." Il ne mélange d'ailleurs pas méditation et prière : "L’un est neutre alors que dans la prière, vous orientez votre esprit vers une rencontre, une relation avec quelqu’un qui est invisible qu’on appelle Dieu."

"Quête spirituelle". S’est néanmoins posée la question de prononcer ses vœux. Ce qu'il n'a pas fait pour deux raisons : "Je n’étais pas fait pour vivre la chasteté tout le temps. Je voulais pouvoir vivre une expérience amoureuse avec une femme. Je sentais que j’avais ce désir profond en moi. La deuxième chose, c’est que j’étouffais de plus en plus dans l’Eglise. J’ai trouvé beaucoup de sectarisme, d’intolérance. Je n'étais pas bien dans l’Institution. Ma quête spirituelle plus que religieuse" et il quitte le monastère, sans abandonner la méditation.

"Rôle complémentaire à la médecine". Le philosophe souligne d'ailleurs l'étendue des vertus de cette pratique, pour l'esprit comme pour le corps. Il donne l'exemple de son père, atteint à 84 ans d'une section de l'aorte, à qui l'on donnait alors 24h désespérance de vie. "Jour et nuit, il a visualisé son aorte en train de cicatriser. Huit jours après, les médecins ont vu que l’aorte était en train de cicatriser. Elle a totalement cicatrisé sans aucune explication scientifique. Mon père a vécu sept ans de plus", raconte Frédéric Lenoir, convaincu que "notre esprit a un impact déterminant sur notre corps. La méditation apaise le stress et l’anxiété. (...) Là, c’est un exercice plus particulier de concentration de l’esprit sur un point particulier", dit-il de l'expérience de son père. Mais le philosophe généralise : "La part de l’esprit dans la guérison est essentielle. Si vous n’avez aucune croyance dans la guérison, vous avez beaucoup moins de chance de guérir", assure Frédéric Lenoir qui voit dans la méditation un "rôle complémentaire à la médecine. C’est pour ça que de plus en plus de médecins font pratiquer la méditation", conclut-il.

 

(*) Méditer à cœur ouvert et La sagesse expliquée à ceux qui la cherchent.