Les films Barbie et Oppenheimer, duo de longs-métrages qui ont trôné en tête du box-office cet été, ont dominé lundi les nominations des Golden Globes. Véritable phénomène culturel et commercial, le film Barbie de l'Américaine Greta Gerwig est nommé neuf fois, notamment dans les catégories "meilleure comédie", "meilleur/e réalisateur/réalisatrice" et "meilleure chanson" (avec trois titres en liste).
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Oppenheimer, portrait tortueux du concepteur de la bombe atomique réalisé par Christopher Nolan, compte quant à lui huit nominations, notamment dans les catégories "meilleur film dramatique" et "meilleur/e réalisateur/réalisatrice".
Sept nominations pour le dernier Scorcese
Outre le duo "Barbenheimer", le podium des nominations est complété par les films Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese et Pauvres créatures de Yorgos Lanthimos, avec sept nominations chacun. Les Golden Globes, première cérémonie de récompenses de la saison aux États-Unis, mettront aussi à l'honneur les séries de télévision Succession et The Last Of Us. Ils se tiendront à Beverly Hills (Californie), le 7 janvier, et seront diffusés par le réseau national CBS, propriété du géant du cinéma Paramount, qui a remplacé son concurrent NBC.
Avec ce changement de diffuseur, un jury remanié et de nouveaux propriétaires, les Golden Globes tentent de faire remonter leurs audiences et de mettre de côté les polémiques du passé. Un temps placés juste derrière les Oscars en termes d'audience, les "Globes" n'avaient réuni en 2023 que 6,3 millions de téléspectateurs, leur pire score d'audience, après 18 millions début 2020, juste avant la pandémie de Covid-19. Un effondrement malgré la présence de poids lourds de l'industrie du cinéma comme Steven Spielberg, Colin Farrell, Brad Pitt ou Michelle Yeoh.
Leonardo DiCaprio, Emma Stone... Les grands noms attendus
Cette année, d'autres grands noms - Leonardo DiCaprio, Emma Stone, Robert Downey Jr et Ryan Gosling - sont attendus. On pourrait aussi y voir Paul Giamatti, Bradley Cooper, Timothée Chalamet et Natalie Portman. En janvier dernier, Cate Blanchett avait boudé la cérémonie. Elle a perdu de son lustre en raison d'accusations de racisme et de corruption, et certaines critiques à Hollywood jugent que les réformes engagées posent de nouvelles questions éthiques.
Pendant des décennies, les Golden Globes ont été détenus, gérés et attribués par l'Association de la presse étrangère d'Hollywood (HFPA). Un groupe éclectique d'une centaine de journalistes couvrant la rubrique divertissement pour des médias internationaux, souvent critiqué par les professionnels de l'industrie pour son amateurisme et son opacité. Ces piques en coulisses ont éclaté au grand jour en 2021, lorsque le Los Angeles Times avait révélé que l'organisation ne comptait aucune personne noire et que ses membres acceptaient des cadeaux mirobolants.
Une cérémonie en quête de rédemption
La cérémonie a ensuite été boycottée l'année suivante par Hollywood et reste en quête de rédemption. Les Golden Globes ont été rachetés en juin par des investisseurs, dont le milliardaire américain Todd Boehly. La HFPA a été dissoute et un nouveau plan adopté pour tenter de rétablir le prestige d'antan. Les membres de l'ancienne HFPA sont désormais des employés de la nouvelle société des Golden Globes, rémunérés pour regarder des films, voter et rédiger des articles pour le site web de l'organisation.
Une situation potentiellement porteuse de conflits d'intérêts. D'autant que certains des nouveaux propriétaires sont des acteurs essentiels de l'industrie. Comme la société de production Penske Media, à qui appartiennent les magazines Variety et The Hollywood Reporter, ou l'entreprise Eldridge, qui détient une participation dans le studio de cinéma A24, régulièrement en lice pour les récompenses hollywoodiennes.
"Il y a quelque chose d'inconvenant à ce qu'un électeur des Globes soit payé pour écrire sur le site web des Globes à propos d'un acteur qu'il pourrait nommer pour un Golden Globe qui sera remis sur la scène d'une cérémonie à la société pour laquelle il travaille", pointait récemment le L.A. Times dans un éditorial. Pour le journal, "le nouveau modèle semble être une gigantesque machine de relations publiques".
Nouvelles modalités de vote
Mais les nouveaux Golden Globes se défendent. Selon l'organisation, verser un salaire de 75.000 dollars aux votants à Hollywood permet d'en finir avec un système vicié, où des journalistes précaires, souvent indépendants, acceptaient des cadeaux somptueux et de luxueux voyages de presse tous frais payés de la part des studios.
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Plus de 200 votants non membres, et donc non rémunérés, du monde entier, ont aussi été désignés pour plus d'impartialité. Et le nouveau conseil d'administration comprend des anciens respectés de l'industrie, comme l'ex-rédacteur en chef de Variety, Tim Gray.