Ils sont encore huit auteurs en lice. L'académie Goncourt établira mardi sa toute dernière sélection depuis le Musée du Bardo, en Tunisie, avant que le nom du Goncourt soit définitivement dévoilé, le 3 novembre prochain, chez Drouant. Qui des auteurs encore en course a vendu le plus d'ouvrages pour l'heure ? Y a-t-il de grosses différences dans le nombre d'exemplaires vendus ? Avant que ne soit remise la prestigieuse récompense, qui a déjà remporté le match des ventes ? Eléments de réponse.
Boualem Sansal, déjà 100.000 exemplaires vendus. Le livre de Boualem Sansal, 2084, fait, par son titre, référence à l'œuvre de Georges Orwell et son fameux 1984, un roman d'anticipation dans lequel l'écrivain britannique a créé le concept de "Big Brother". Dans la même veine, l'écrivain algérien francophone dépeint un "système fondé sur l'amnésie et la soumission au dieu unique", précise l'éditeur Gallimard sur son site. Le lecteur suit le parcours d'Ati, héros du livre, qui "se lance dans une enquête sur l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion". Le livre, paru le 20 août dernier, s'est déjà vendu à environ 100.000 exemplaires. Si l'on se fie aux chiffres de vente, le livre de Boualem Sansal part donc grand favori dans la course.
55.000 exemplaires pour Mathias Enard. Le livre de Mathias Enard, Boussole, paru chez Actes Sud le 19 août dernier, s'est écoulé à 55.000 exemplaires. "Ce long voyage commence à Vienne et nous amène jusqu’aux rivages de la mer de Chine ; à travers les rêveries de Franz et les errances de Sarah, j’ai souhaité rendre hommage à tous ceux qui, vers le levant ou le ponant, ont été à tel point épris de la différence qu’ils se sont immergés dans les langues, les cultures ou les musiques qu’ils découvraient, parfois jusqu’à s’y perdre corps et âme", explique l'auteur Mathias Enard.
Simon Liberati et Alain Mabanckou dépassent les 30.000 exemplaires écoulés. "Petit Piment, c'est le roman de l'orphelin", précise Alain Mabanckou à propos de son livre, en lice pour le Goncourt. "Ce personnage (héros de son nouveau roman) va symboliser cette jeunesse africaine orpheline qui va chercher par tous les moyens à exister", raconte l'auteur congolais, qui partage sa vie entre la France et les Etats-Unis, où il enseigne la littérature francophone. "Dans ce roman envoûté et envoûtant, l’auteur renoue avec le territoire de son enfance, et sait parfaitement allier la naïveté et la lucidité pour nous faire épouser le point de vue de ses personnages", détaille l'éditeur. Le livre est disponible en librairies depuis le 20 août dernier et s'est écoulé à hauteur de 35.652 exemplaires selon son éditeur. Un chiffre raisonnable, qui arrive pourtant loin derrière celui de Boualem Sansal.
Alain Mabanckou : "j'ai appris le marxisme...par Europe1fr
Eva, le dernier livre de Simon Liberati, est un roman d'amour, parti d'une folle histoire, celle d'une rencontre entre le romancier Simon Liberati avec la fille d'Irina Ionesco, qui la fit poser, alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, devant son objectif pour réaliser des milliers de clichés érotiques. Simon Liberati est tombé une première fois sur Eva en 1979, avant de la retrouver et de l'épouser en 2013. "Simon Liberati, cet esthète bibliophile, admirateur de la littérature décadente de la fin du 19e siècle, transforme, avec délicatesse et précaution, une Eva de chair, en un personnage, l’Eva de papier", peut-on lire sur le site des éditions Stock. Le livre, paru le 19 août dernier, s'est vendu à 35.000 exemplaires.
Simon Liberati :"Eva Ionesco avait la tête sur...par Europe1fr
Hédi Kaddour et Tobie Nathan franchissent respectivement les 20.000 exemplaires vendus. Le roman d’Hédi Kaddour, Les Prépondérants, paru chez Gallimard, se déroule au Maghreb dans les années 1920. L'auteur imagine l'arrivée d'une équipe de cinéastes d'Hollywood. Le Maroc et la Tunisie, qui sont à l'époque deux protectorats français, auraient pu gagner l'indépendance, si des personnalités très influentes ne s'y étaient pas opposées. "Les mondes entrent en collision, les êtres s’affrontent, se désirent, se pourchassent, changent. L’écriture alerte et précise d’Hédi Kaddour serre au plus près ces vies et ces destins", précise son éditeur. Le livre s'est vendu à hauteur de 26.000 exemplaires.
Le livre de Tobie Nathan, Ce pays qui te ressemble, arrive juste derrière. Le roman, paru chez Stock le 19 août dernier, s'est écoulé à 25.000 exemplaires. Ce livre raconte l'histoire de Zohar l'insoumis, né dans le ghetto juif du Caire. "Cette saga aux couleurs du soleil millénaire dit tout de l’Égypte", résume l'éditeur Stock.
15.000 et plus d'exemplaires vendus pour Thomas B. Reverdy et Nathalie Azoulai.Thomas B. Reverdy, avec son Il était une ville, paru le 19 août dernier chez Flammarion s'est d'ores et déjà vendu à 17.000 exemplaires selon son éditeur. L'histoire ? En 2008, dans la ville américaine de Détroit désertée à cause de la crise, un ingénieur français débarque pour affaires. Il va rencontrer une galerie intéressante de personnages dans cette ville fantôme. "Avec une poésie et une sensibilité rares, il nous raconte ce qu'est l'amour au temps des catastrophes", précise l'éditeur Flammarion.
Dans le match des ventes, le livre de Nathalie Azoulai Titus n’aimait pas Bérénice, paru chez P.O.L, se place juste derrière avec 15.000 exemplaires écoulés depuis le 28 août, date de sa parution. Titus n’aimait pas Bérénice "raconte l'histoire d'une narratrice d'aujourd'hui que son amant, qui l'a tant aimée, et qui s'appelle Titus, quitte dans un café", confie Nathalie Azoulai dans une vidéo sur le site de son éditeur P.O.L. "A partir de là commence pour elle une longue et lente traversée de ce qu'on appelle le chagrin au cours de laquelle (…) elle va faire une autre expérience."
Le chiffre encore inconnu. On ne connaît pas encore les chiffres de vente du livre de Mathias Enard, Boussole, paru chez Actes Sud le 19 août dernier. "Ce long voyage commence à Vienne et nous amène jusqu’aux rivages de la mer de Chine ; à travers les rêveries de Franz et les errances de Sarah, j’ai souhaité rendre hommage à tous ceux qui, vers le levant ou le ponant, ont été à tel point épris de la différence qu’ils se sont immergés dans les langues, les cultures ou les musiques qu’ils découvraient, parfois jusqu’à s’y perdre corps et âme", explique l'auteur Mathias Enard.