C'est lundi que l'on saura si le dernier film de François Ozon, Grâce à Dieu, sortira bien en salles mercredi. Ce film raconte comment les victimes d'un prêtre ont enfin osé porter plainte, un scénario directement inspiré de faits réels, l'affaire du père Preynat, mis en examen pour agressions sexuelles. Et ce prêtre lyonnais a saisi la justice pour que le film ne sorte pas avant qu'il ne soit jugé. Alors que Grâce à Dieua été primé samedi au Festival du film de Berlin, l'occasion pour le cinéaste François Ozon de saluer le courage des victimes.
"Un film qui essaie de briser le silence sur les abus sexuels". "Je suis honoré de recevoir cette récompense, ici à Berlin, pour ce film, à propos d'un sujet qui est cher à mon cœur : la protection des enfants", a déclaré, en anglais, François Ozon. "Et pour un film qui essaie de briser le silence sur les abus sexuels au sein d'institutions puissantes. Je ne sais pas si le cinéma peut changer le monde, mais je suis sûr qu'il nous aide à mieux le comprendre", a poursuivi le réalisateur.
"Je veux remercier Dieu". "Je suis fier de partager cette récompense avec les trois hommes qui m'ont inspiré, des hommes qui ont été victimes d'un prêtre pédophile : Alexandre, François et Pierre-Emmanuel, vous êtes mes héros [voir encadré]". "Normalement je devrais remercier l'équipe du film, ou le jury du festival pour cette récompense. Mais, désolé, dans ce cas spécifique, je veux remercier Dieu".
Un film tourné en secret l'an dernier
C'est en 2018 que François Ozon a tourné, dans le plus grand secret, Grâce à Dieu. L'histoire : la création à Lyon, en 2015, de l'association de victimes La Parole libérée, par d'anciens scouts abusés par un prêtre pédophile, Bernard Preynat. L'association a recensé 85 victimes de ce prêtre. Mais le film de François Ozon raconte l'histoire de trois d'entre elles, Alexandre, François et Pierre-Emmanuel, incarnés par Denis Ménochet, Melvil Poupaud et Swann Arlaud.