Avec dix soirs de concerts au lieu du format habituel étalé sur quatre jours, les Vieilles Charrues arboraient cette année un nouveau visage. Malgré un public moins nombreux les premiers soirs après celui de l'ouverture, le festival a réussi à tenir le cap face à la jauge réduite par les restrictions sanitaires. Après dix émissions en direct animées par Emilie Mazoyer, Europe 1 vous fait vivre une dernière fois cette édition qui s'est tenue debout, sans masque et sans distanciation, en vous emmenant discrètement dans les secrets des loges.
Les pleurs du public devant Yseult
Le cadre inédit du festival (une unique scène, des gradins et 5.000 spectateurs maximum) était propice à des concerts plus intimistes qu'à l'accoutumée. Une occasion qu'a su saisir Yseult. La chanteuse a livré un concert entièrement en piano-voix. Une forme dépouillée et une technique vocale impeccable qui ont laissé le public sans voix et les joues marquées de larmes.
Autre moment d'émotion qui aura marqué les Vieilles Charrues 2021 : le concert de Stephan Eicher, sur une scène baignée de soleil. La poésie et l'humanité du chanteur suisse font toujours mouche. La nuit précédente, c'est Pomme qui a touché les festivaliers en plein cœur, notamment avec sa reprise de Désenchantée. Mais la chanteuse à l'autoharpe a aussi su faire danser avec des nouveaux arrangements de certains de ses titres.
Du grand spectacle avec Catherine Ringer
Car, malgré son cadre inédit, les Vieilles Charrues ont aussi su offrir de grands moments de spectacle. Version voyage cinématographique, d'abord, avec Woodkid. L'univers musical de l'artiste était renforcé sur scène par des créations visuelles de son cru, diffusées sur de grands écrans disposés en fond de scène, qui ont fait pousser des "oh!" de surprise émerveillée au public.
Mais le concert le plus fou du festival était sans nul doute celui de Catherine Ringer reprenant les Rita Mitsouko. L'énergie décuplée et sans faille de la chanteuse a libéré chants à tue-tête et pas de danse effrénés d'un public qui affichait complet. Sa fantaisie répondait à celle d'un autre artiste programmé quelques jours avant : Philippe Katerine.
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D'autres artistes, eux programmés avant le coucher du soleil, ont su faire danser le public. À l'image de Feu! Chatterton, dont la poésie rock a ouvert la voie à celle de Benjamin Biolay. Ce fut aussi le cas d'Hervé, l'un des trois artistes bretons programmés avec Miossec et Brieg Guerveno. On regrettera seulement qu'il ait été programmé un peu trop tôt dans la journée, et donc devant un public moins nombreux et moins investi qu'en pleine soirée.
Découvertes et confirmations sur scène
Malgré une programmation réduite, le cru 2021 des Vieilles Charrues a été l'occasion de belles découvertes. Comme la musique de Marina Satti, jeune artiste grecque dont la musique mêle les traditions de tout le bassin méditerranéen à une pop moderne. La chanteuse était programmée le soir d'ouverture du festival, qu'une tempête deux jours avant avait failli annuler.
Autre jeune artiste féminine à l'univers fort, Silly Boy Blue était déjà connue des oreilles d'Europe 1. Le festival a été l'occasion de confirmer sur scène un talent qui transpirait déjà des versions studio de ses chansons. Un émerveillement sur scène, après de nombreuses écoutes les semaines et mois passés, que l'on a retrouvé, sans grande surprise, avec le concert de Prudence.
Secrets de coulisses
Mais le spectacle des Vieilles Charrues n'était pas uniquement sur scène. Des festivaliers, de plus en plus nombreux au fil des soirs, se sont mis sur leur 31 pour venir profiter des concerts. Le site du festival, installé en pleine nature, était parcouru jour et nuit par une dizaine d'hirondelles nichant dans un bâtisse non loin de la scène.
Les loges, installées dans le château de Kerampuil récemment rénové et situé derrière la scène, ont elles aussi connu leurs moments marquants. Elles ont connu les terribles parties de ping-pong opposant Philippe Katerine au groupe L'Impératrice, mais aussi les courses effrénées d'Oméga, le chien de Woodkid et mascotte des loges le temps d'une soirée. Sans oublier l'euphorisant trajet de Catherine Ringer et son équipe de la loge à la scène, une file indienne dansant au son de The way you make me feel.