Des surenchères hallucinantes pour obtenir les droits sur les chansons de David Bowie, de Sting, ou de Bruce Springsteen, qui a vendu son catalogue 500 millions de dollars. Lundi, on apprenait l’achat du catalogue de Leonard Cohen, 278 chansons vendues par les héritiers du crooner canadien. Hallelujah, la chanson culte de Leonard Cohen appartient désormais à Hipgnosis. Cette société britannique d’investissement, spécialisée dans la propriété intellectuelle, tranchera quant à l’utilisation du titre (dans les publicités, dans les films…) et percevra les droits d’auteur.
Impossible de savoir combien par chanson, ces "détails" financiers figurent dans les contrats. Des contrats confidentiels, on ne connait toujours pas la somme versée par Hipgnosis. La chanson comme valeur refuge, une bonne nouvelle selon Jean-Philippe Thiellay, président du Centre national de la musique.
"Après une période difficile, je ne parle pas seulement des deux dernières années, mais plutôt des 15 dernières années, dans l’industrie du phono, nous sommes désormais dans une phase où des investisseurs se disent que cela vaut le coup de mettre de l’argent dans les chansons", raconte-t-il. "C’est assez nouveau, c’est une très bonne nouvelle, après ces investisseurs ne sont pas toujours dans des domaines proches de la musique", ajoute-t-il.
Un gros chèque
Un catalogue précieux contre un chèque à plusieurs zéros, une tendance chez les stars de la chanson américaine qui veulent éviter la majoration colossale des impôts prévue par Joe Biden. Il y a donc un intérêt fiscal pour ces rock stars.
Pour les investisseurs qui pourraient s’intéresser aux catalogues français, "le droit de la propriété intellectuelle est très différent en Europe, mais il est certain que des artistes français comme Joe Dassin, Edith Piaf ou Charles Trenet, les intéressent et d’ailleurs, un investisseur du fonds Hypgnosis a déclaré qu’il adorerait acheter des chansons de Téléphone, Justice ou les Rita Mitsouko", avance Jean-Philippe Thiellay.
Hypgnosis a déjà acheté les catalogues de Shakira, Neil Young ou Blondie, pour plus d’un milliard de dollars.