C’est une franchise qui rappellera de bons souvenirs aux joueurs et de mauvais au cinéphiles : Hitman, licence culte de l'histoire des jeux vidéo, revient avec Hitman 3, le huitième opus de cette série débutée en 2000 et le troisième depuis le reboot entamé en 2016. L'Agent 47, tueur à gages implacable, ne change pas de registre puisqu'il s'agit toujours d'infiltrer un lieu bondé pour assassiner une cible. Conclusion d'une trilogie pensée comme au cinéma (et qui rattrape les deux adaptations cinématographiques ratées de 2007 et 2015), ce nouvel épisode offre toujours plus de possibilités pour exécuter les contrats et s'affirme comme l'un, si ce n'est le meilleur jeu d'infiltration du moment.
Le tour du monde de la mort
Pas de panique si vous n'avez pas joué aux deux premiers épisodes de la trilogie, il est quand même possible de s'atteler directement au troisième. Les événements de l'histoire sont récapitulés au début et ça ne va pas chercher bien loin : l’Agence, l'organisation pour laquelle travaille l’Agent 47, traque un à un les membres de Providence, un groupe d'influence secret qui manipule la politique et l'économie mondiale. Après s'être servis de l'Agence pour exécuter leurs basses besognes, ils ont été exposés et le tueur à gages est à leurs trousses.
Bien plus que la trame de fond, l’intérêt d’Hitman 3 réside dans les missions, chacune étant jouable séparément. Il y en a six et à chaque fois, le but est d’assassiner une ou plusieurs cibles dans un environnement fermé : en haut d’une tour à Dubaï, dans un manoir anglais cossu, dans une boîte de nuit berlinoise… Chaque mission commence par un briefing avec une mise en scène très inspirée du cinéma. L'Agent 47 est lâché à l'entrée du lieu et c'est au joueur de trouver le meilleur moyen d'accomplir les différents objectifs.
Pour un tueur à gages, la patience est reine
De fait, l’assassinat en tant que tel est juste l’aboutissement de la mission. Mais là où Hitman 3 est savoureux, c’est dans la préparation de chaque contrat. Il faut être méthodique, se renseigner sur la cible, choisir la bonne approche et faire preuve de patience (comptez une bonne heure par niveau). Il est certes possible d'entrer mitraillette au poing et de se frayer un chemin jusqu'à l'objectif. Mais cette tactique se solde inévitablement par un échec puisqu'il faut ressortir en vie du bâtiment. Le joueur a donc tout intérêt à se creuser les méninges pour identifier une approche plus discrète.
Pour cela, on peut s'appuyer sur les compétences de l'Agent 47. D’abord, il faut repérer les cibles, les suivre, épier leurs déplacements, enquêter sur elles en fouillant chaque pièce. Puis, il faut trouver un moyen de les approcher, en se faufilant dans l'ombre, en se camouflant dans la foule ou encore en se déguisant pour tromper la vigilance des cibles et du personnel, ici en serveur, là en garde du corps. Et pour finir, il faut choisir la meilleure arme, du poison au pistolet en passant par la corde de piano ou d'autres méthodes toujours plus inventives.
Une expérience de jeu très plaisante
La liberté totale offerte au joueur peut effrayer au début mais Hitman 3 est en réalité très accessible. Il est possible de choisir entre trois niveaux de difficulté et surtout de suivre des scénarios écrits par les développeurs. Dans ce cas, il suffit de se laisser guider d'indice en indice pour accomplir la mission. Un bon moyen de se familiariser avec les mécaniques des contrats, avant de s'en émanciper. Car le gros point fort du jeu est sa rejouabilité : chaque niveau peut être refait à volonté pour tenter de nouvelles approches ou réussir les dizaines d'objectifs annexes (tuer la cible d'une certaine façon, déclencher un événement précis, etc.).
Sans être graphiquement époustouflant, Hitman 3 offre une expérience de jeu plaisante, avec des environnements variés et une fluidité dans l'action absolument remarquable. Avec son costume cintré, sa cravate rouge, son crâne rasé et son code-barre tatoué à l'arrière de la tête, l'Agent 47 est toujours aussi charismatique. Véritable artiste de la mort, il peut tout faire, ou presque, pour notre plus grand plaisir. Et quelque part, avec ses missions aux quatre coins du monde, son infiltration subtile, ses gadgets, ses déguisements, Hitman offre, en jeu vidéo, les sensations de films comme James Bond et Mission Impossible.