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Fahim, le dernier film de Pierre-François Martin-Laval, alias "Pef", sort mercredi en salle. Il raconte l'histoire, vraie, d'un migrant venu du Bangladesh, devenu champion de France d'échecs des moins de douze ans.
INTERVIEW

C'est l'histoire d'un migrant venu du Bangladesh, devenu champion de France d'échecs des moins de douze ansFahim, le dernier film de Pierre-François Martin-Laval, alias "Pef", sort mercredi en salle. Un film inspiré d'une histoire vraie, dans lequel Isabelle Nanty joue le rôle d'une journaliste et présidente de club d'échecs. L'actrice était samedi l'invitée d'Isabelle Morizet dans "Il n'y a pas qu'une vie dans la vie", sur Europe 1, pour commenter ce film "qui lui tient à cœur"... et nous donner des nouvelles du "vrai Fahim", qui vit toujours en France.

"Il est toujours là en France, il a 19 ans. Il est en prépa HES, il parle parfaitement français. Il n'a pas encore la nationalité, il a une carte de séjour", détaille Isabelle Nanty. "Il est venu sur le tournage. Il dégage exactement le ressenti que l'on a du film quand on en ressort. Il y a quelque chose de léger, de frêle, il a un regard très intelligent, il est assez solaire. On a envie de le protéger", poursuit l'actrice.

"Je crois qu'il se sent Français maintenant. Il a vécu une partie de son enfance et son adolescence à Créteil. Je crois qu'il ne désire qu'une chose aujourd'hui, c'est d'avoir sa nationalité", assure Isabelle Nanty.

Un film "assez politique", une "histoire tendre et violente à la fois"

L'actrice souligne également la maturité du jeune homme, qui s'est mis en retrait des compétitions internationales d'échecs pour éviter de... sombrer dans la folie, qui touche selon lui certains grands champions. "C'est une histoire de survie. Il a vécu la survie. Il a un instinct formidable de ça. Et la survie, c'est aussi de ne pas devenir fou".

Pour Isabelle Nanty, Fahim est un film "assez politique", "une histoire tendre et violente à la fois". Et elle se réjouit que "Pef" ait mis "sa drôlerie" au service de cette histoire et de ce message. "Ce film me tient à cœur car je crois que c'est important que les gens s'interrogent sur la peur, celle de l'autre, de l'étranger, d'être envahi. C'est ce qui est à l'origine de toutes les mauvaises choses. Les personnes qui quittent leur pays et leur famille [...] ne sont pas venues seulement pour survivre, ils sont venus pour vivre. Je pense qu'il faut ouvrir notre cœur et notre capacité d'accueil".

L'actrice le reconnait, toutefois : "Le cinéma n'a jamais changé le monde. Souvent, il ne convainc que les convaincus". "Mais parfois", ajoute-t-elle, "en étant ému, cela nous interroge sur l'état de notre cœur".