Déjà marqué par le décès de sa fille Pauline en 1970, alors qu'elle était encore un bébé, Jean-Louis Trintignant a connu un second drame personnel, avec la mort de sa deuxième fille : Marie Trintignant. L'actrice est morte en août 2003, sous les coups de son compagnon de l'époque, Bertrand Cantat, à Vilnius en Lituanie. Un drame très médiatisé à l'époque.
"Des gens ont eu des choses pires et ils ne ressassent pas tout ça". Aujourd'hui, la douleur est toujours aussi grande pour Jean-Louis Trintignant. "Cela fait 14 ans et depuis, je n'arrête pas de penser à ma fille", explique le comédien invité de Melting Pop, sur Europe 1, à l'occasion de la sortie du film Happy End de Michael Haneke, réalisateur avec qui il avait tourné Amour en 2012, Palme d'Or à Cannes et qui avait valu à Jean-Louis Trintignant le César du meilleur acteur en 2013.
"C'est un peu stupide d'embêter les gens avec ça", affirme un Jean-Louis Trintignant gêné, "car il y a des gens qui ont eu des choses pires et ils ne ressassent pas tout ça". Mais la blessure indélébile semble ne jamais pouvoir s'effacer chez l'acteur de 86 ans. "Alors moi, je préfère ne rien faire car j'ai beaucoup de petits plaisirs : la nature, le silence, ce que j'ai dans la tête", conclut-il.
Il a "rayé de [s]a vie" Bertrand Cantat. En octobre 2013, déjà, l'acteur était revenu sur ce drame sur Europe 1. "J'ai essayé de vivre sans Marie, mais c'est très difficile", disait-il à l'époque. Quant à Bertrand Cantat, Jean-Louis Trintignant a "essayé de ne pas l'accabler". "Franchement, c'est quelqu'un pour qui je changerais de trottoir si je le voyais (...) Je l'ai rayé de ma vie (...) Je ne peux pas dire que c'est de la haine. C'est quelqu'un que je ne veux pas rencontrer".