Pour toujours, José Garcia restera l'incarnation de Sandrine Trop Forte, ce personnage de télé culte au décolleté rouge et aux moues accentuées. En un mot, l'acteur se montre volontiers comique. C'est toujours le cas dans le film Chamboultout, en salles mercredi. Il n'empêche que le comédien a dû effectuer un travail éprouvant pour incarner un non-voyant. Il s'est livré sur sur sa préparation au micro de Philippe Vandel dans Le Grand journal du soir.
Une vie chamboulée deux fois. Dans le nouveau film d'Eric Lavaine, José Garcia est "le sujet du film", décrit l'acteur. "Le rôle principal, c’est vraiment Alexandra Lamy. Le film s’appelle Chamboultout parce que c’est l’histoire d’une femme qui a été chamboulée deux fois dans sa vie : elle avait une famille digne d’une pub et son mari, que j’incarne, a eu un accident de scooter" et se retrouve aveugle, décrit l'acteur. Voilà pour la première secousse. La deuxième arrive quand ses amis réagissent au livre qu'elle vient d'écrire pour raconter l'aventure traversée. Au lieu de considérer l'ouvrage dans son intégralité, chacun d'eux s'attache "aux tout petits détails" qui les concernent.
"Une grosse responsabilité". Cette histoire est réellement arrivée à une amie du réalisateur Éric Lavaine, qui en fait une adaptation libre. Avant de se voir proposer le rôle, José Garcia avait toujours dit non aux films du cinéaste. C'est finalement la difficulté qui l'a convaincu cette fois. "J’aime bien quand c’est compliqué. Quand vous jouez un non-voyant, les gens passent leur temps à regarder vos yeux pour voir comment vous allez tomber dans la faille. C’est une grosse responsabilité parce que le film s’en ressent immédiatement." Difficulté supplémentaire dans le jeu, son personnage qui garde des séquelles cognitives de l'accident, se montre sans filtre dans ses paroles : "Sans filtre et avec des phrases assez cocasses, vous pouvez vite tomber dans une espèce de surenchère d’acteur alors que vos camarades jouent au métronome", explique le comédien.
"Je ne pouvais pas rentrer dans leurs délires". Et pour jouer au plus près de la réalité, José Garcia, très souvent sans lunettes noires à l’écran, a dû trouver une technique qu'il a livré au micro d'Europe 1 : "Vous projetez l’image d’un stylo rouge. Au moment où vous avez visualisé le stylo rouge, votre regard s’est complètement effacé. Vous regardez ce stylo rouge en permanence et vous continuez à jouer, à vous déplacer, à faire tout ce qu’il y a à faire."
Une méthode payante mais coûteuse puisque l'acteur confie être en conséquence resté en dehors de l'équipe d'acteurs. "Je ne pouvais pas rentrer dans leurs délires. Quand on est dans une comédie, surtout quand vous êtes un groupe d’amis, vous passez votre temps à déconner. Si j’écoutais les vannes, je perdais complètement ma concentration. Imaginez l’histoire du stylo rouge toute la journée ! En fin de journée, vous êtes épuisé. Le soir, je n’allumais même pas la lumière, j’allais directement me coucher !", a conclu le comédien.