Avant de briller dans Les Blessures assassines et Stupeur et Tremblements, film pour lequel elle a reçu le César de la meilleure actrice en 2004, Sylvie Testud a grandi dans une famille lyonnaise marquée par la musique. Dans Icônes, avec Michel Denisot, l'actrice, qui vient de fêter ses 50 ans, partage samedi au micro d'Europe 1 ses goûts éclectiques, de Betty LaVette à Duran Duran. En passant par Ricchi e Poveri, bande originale de tous les trajets en voiture lorsqu'elle était adolescente.
"L'Effrontée", une "grande révélation"
Il y a d'abord cette "grande révélation" qu'a représenté pour elle le film L'Effrontée, de Claude Millier (1985). "J'avais 12 ans quand j'ai vu ce film", retrace-t-elle. "Je me sentais moyenne, j'avais l'impression de ne pas être la plus drôle, la plus mystérieuse, la plus belle. J'avais cette foutue marinière qu'elle porte sur l'affiche, que je trouvais immonde et que ma mère me remettait sur le dos dès qu'elle était sèche. Je me suis dit : il y a quelqu'un qui fait un film sur elle ? Elle n'est même pas drôle, ce qu'elle dit est nul, elle s'énerve tout le temps, comme moi. Je me suis identifiée et je suis devenue cinéphile. J'avais l'impression que j'étais Charlotte Gainsbourg."
" Kool & The Gang, ça me rend dingue "
Tout autant que le personnage joué par Charlotte Gainsbourg, c'est la musique du film qui a marqué Sylvie Testud. Avec, en titre principal, Sarà perchè ti amo, des Italiens Ricchi e Poveri. "Je viens d'une famille d'origine italienne. On n'entendait que ça et ma mère, née en Italie, connaissait les paroles par cœur, comme moi. On n'avait pas un trajet en voiture sans entendre Sarà perchè ti amo. Moi, je parle très mal italien, mais en revanche, je connais très, très bien les chansons et je n'ai quasiment pas d'accent quand je chante."
Stevie Wonder et France Gall
Pour retrouver les autres icônes musicales de l'actrice, il faut traverser l'Atlantique, sans forcément changer d'époque. On y croise par exemple Stevie Wonder, Betty LaVette ou encore Candi Staton. "J'ai été très attirée par toute la Motown, toute la soul, le funk… Kool & The Gang, ça me rend dingue. Ce sont des icônes fortes pour moi. Et j'ai toujours eu envie de savoir danser sur leur rythme."
La variété française n'est pas non plus absente de ses inspirations diverses. "Je suis une folle de Daniel Balavoine, de France Gall, Michel Berger, Alain Bashung", confie-t-elle. Et avec ses enfants, qui aiment PNL et Ava Max, Sylvie Testud se retrouve sur Duran Duran, groupe qui l'a fait "danser comme une malade" dans les années 1980, décennie-référence pour l'actrice.