La Forme de l'eau, romance fantastique de Guillermo del Toro, a triomphé dimanche, aux Oscars, à l'issue d'une soirée dont il était le grand favori.
Des Oscars qui s'ajoutent à une liste de distinctions déjà prestigieuses. Mi-film de science-fiction, mi-romance entre deux anti-héros, La Forme de l'eau a conquis l'Académie. Au total, le film repart avec quatre statuettes : Meilleur film, Meilleur réalisateur pour Guillermo del Toro, Meilleure musique pour le Français Alexandre Desplat et Meilleur décors et direction artistique.
Situé dans les années 1960, La Forme de l'eau raconte l'histoire d'Elisa (Sally Hawkins), une femme de ménage muette dans un laboratoire secret, qui tombe amoureuse d'une créature reptilienne prisonnière du gouvernement et décide de la libérer. Le film a déjà valu à Guillermo del Toro le Lion d'Or à Venise, le Golden Globe du meilleur réalisateur, les prix du Syndicat des réalisateurs d'Hollywood, des producteurs d'Hollywood (PGA), entre autres.
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"L'autre est la solution à vos problèmes". "Quand j'étais enfant au Mexique, j'étais un grand admirateur de films étrangers, comme E.T, et il y a quelques semaines, Steven Spielberg a dit : 'Si vous vous retrouvez ici, si vous vous retrouvez sur scène, souvenez-vous que vous faites partie de cet héritage, que vous faites partie d'un monde de réalisateurs, et soyez-en fier'. J'en suis très, très fier", a-t-il déclaré en recevant sa statuette sur la scène du Dolby Theatre, où se déroulait la cérémonie.
Le film qui explore les thèmes de la différence, de l'amour inattendu, de l'oppression gouvernementale et de la désobéissance civile est aussi riche de seconds rôles forts. Comme celui de Richard Jenkins, ami gay d'Elisa, ou de sa camarade de travail loyale et pince-sans-rire Octavia Spencer, qui tous deux l'aident à faire évader le monstre amphibien. "Nous vivons une époque où on vous rabâche qu'il faut avoir peur de l'autre, que l'autre est votre ennemi, que c'est la cause de vos problèmes. Au contraire, l'autre est la solution à vos problèmes, l'autre est ce qu'il reste, il montre le chemin", a plaidé le réalisateur.
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"Un baume pour l'âme". Guillermo del Toro s'est d'abord fait remarquer avec L'Échine du Diable (2001), avant de connaître une plus grande notoriété avec Blade 2 (2002), Hellboy (2004) ou encore Le Labyrinthe de Pan (2006). "Ça fait 25 ans que je fabrique ces petits récits étranges, ces fables ont sauvé ma vie", a raconté Guillermo Del Toro, début janvier en recevant un Golden Globe. Le cinéaste a raconté que le plus beau compliment qu'il ait entendu sur le film, "c'est qu'il a soigné quelqu'un émotionnellement, ou a donné à quelqu'un un baume pour l'âme".