La ministre de la Culture Françoise Nyssen a annoncé dimanche le doublement de l'enveloppe financière consacrée à l'éducation aux médias et sa volonté que les sociétés de l'audiovisuel public créent une plateforme commune de décryptage de l'information.
Soutenir financièrement les associations et les intervenants en service civique. Ce budget passera de trois à six millions d'euros et servira à soutenir les associations qui interviennent dans les médiathèques et les écoles pour faire de l'éducation aux médias et pour financer l'intervention de jeunes dans le cadre du service civique, a souligné la ministre sur le site du Figaro (édition abonnés).
Trois volets pour le plan d'éducation. Le plan pour l'éducation aux médias "a trois volets : une amplification sans précédent de l'action des associations et de l'engagement des journalistes qui font cette sensibilisation dans les écoles ; ce même déploiement au sein des bibliothèques-médiathèques et la création d'une plateforme commune des sociétés de l'audiovisuel public pour le décryptage de l'information et l'éducation aux médias", a-t-elle développé.
Une future plateforme commune à l'audiovisuel public. "J'ai demandé aux six sociétés de l'audiovisuel public de concrétiser un projet de plateforme commune. Ce sera l'un des thèmes de la prochaine réunion que j'organise avec les six dirigeants le 19 mars", a poursuivi la ministre, regrettant que leurs initiatives existantes soient "éparpillées".
"L'audiovisuel public peut créer un outil qui pourra être mis à disposition de l'Éducation nationale, mais aussi des médiathèques, des associations", a-t-elle estimé, alors que des rencontres sont régulièrement organisées avec les dirigeants de l'audiovisuel public dans le cadre d'une grande réforme prévue pour fin 2018.
Les premières pistes présentées au printemps. Françoise Nyssen rappelle que les premières pistes de réflexion de cette réforme seraient présentées "au début du printemps" avant une "grande consultation publique" puis une révision en fin d'année de la loi sur les médias de 1986, afin de transposer la directive européenne sur les services de médias audiovisuels. "Nous y traiterons de la chronologie des médias (calendrier de diffusion d'une oeuvre au cinéma, télévision, VOD, DVD, etc.) si la concertation en cours sur le sujet n'aboutit pas", indique-t-elle.
Canal + et TF1 appelés "au sens de la responsabilité". Concernant le conflit entre Canal+ et TF1, la ministre estime que si "le renouvellement des contrats relève des relations commerciales dans lesquelles nous n'avons pas à intervenir", le ministère ne pouvait "pas rester insensible au fait que nos citoyens sont privés de regarder des chaînes". Appelant les acteurs "au sens de la responsabilité", elle a estimé que la question pouvait être abordée "à la faveur de la future loi audiovisuelle".