La ville de Nice a été classée mardi au Patrimoine mondial de l'Unesco au titre de "ville de la villégiature d'hiver de Riviera" pour son patrimoine architectural, paysager et urbanistique façonné par 200 ans d'histoire cosmopolite à partir de la fin du 18e siècle. "L'histoire de Nice, à la fois enracinée et ouverte, méditerranéenne et alpine, européenne et cosmopolite, a produit une architecture et un paysage uniques, un modèle pour un grand nombre d'autres villes du monde", s'est félicité le maire Christian Estrosi.
"C'est magnifique (...) C'est une ville d'une grande beauté qui a réussi le mélange entre son histoire et sa capacité à se réinventer", a commenté Muriel Mayette-Holtz, la directrice du théâtre national de Nice, mardi sur Europe 1. "Cette inscription consacre Nice comme archétype de la villégiature d'hiver de riviera avec son site exceptionnel, entre mer et montagne, et les diverses influences qui ont façonné son patrimoine", a salué de son côté et sur Twitter la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot.
Nice est désormais une ambassadrice de l’UNESCO ! C’est le modèle touristique, culturel et patrimonial français qui rayonne aujourd’hui avec son inscription au #PatrimoineMondial@UNESCO_Fr@VilledeNicepic.twitter.com/ZAod39E88h
— La France à l'UNESCO (@France_UNESCO) July 27, 2021
Nice, "capitale d'hiver"
Jusqu'à l'aube du 19e siècle, Nice était une vieille bourgade du royaume de Piémont-Sardaigne encadrée par une colline au château détruit et la rivière du Paillon. Les récits de voyages de l'écrivain écossais Tobias Smollett, publié vers 1766, vont ensuite la mettre à la mode et notamment captiver le public anglais.
Une ville nouvelle s'est alors développée pour devenir une véritable "capitale d'hiver" pour riches oisifs, rentiers et aristocrates, avant 1850, où l'on aménage parcs et promenades pour profiter du plein air. Des espèces exotiques, comme les palmiers ou les orangers, vont peupler les terrains pelés.
Littoral très touristique
"A partir de la fin du 18e siècle, Nice a été le premier site de cette côte, réputée jusque-là peu hospitalière et d'accès difficile, sur lequel s'est développée une activité de villégiature hivernale. C'est donc à Nice qu'ont été d'abord découverts les attraits de ce qui va devenir la Riviera au sens postérieur du terme : le pittoresque particulier des paysages résultant de la proximité de la montagne et de la mer, la douceur du climat hivernal, l'exotisme de la végétation et même, à un certain degré, la singularité des modes de vie des autochtones", a rappelé la ville dans un dossier de presse.
Première représentante de cette "villégiature de riviera", Nice accueille fin 19e-début 20e quelque 150.000 résidents l'hiver, de toutes origines - du Royaume-Uni, de Russie, d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie, puis de toute l'Europe et d'Amérique. En résulte un superbe patrimoine architectural encore visible aujourd'hui, hôtels, villas, immeubles destinés à la location.