L'acteur Jean-Louis Trintignant, âgé de 86 ans, souffre d'un cancer, a-t-il fait savoir dans une interview au magazine Première de septembre. "Avant j'avais peur du cancer. Plus maintenant, j'en ai un!", confie le comédien, à l'affiche du dernier film du réalisateur autrichien Michael Haneke, "Happy End" qui l'avait déjà dirigé dans "Amour".
"Je signe : 'à la fin de sa vie'". "Quand je signe des autographes - comme je ne vois plus grand-chose, c'est difficile mais bon - je signe 'Jean-Louis Trintignant' et je précise en dessous 'à la fin de sa vie'", plaisante-t-il, sans donner plus de précisions sur sa maladie.
"Je devrais m'arrêter mais je ne veux pas". Au festival de Cannes, où "Happy End" était en compétition, il avait expliqué vouloir reprendre en décembre au théâtre Antoine à Paris puis l'an prochain aux Célestins à Lyon le spectacle donné au printemps à la salle Pleyel à Paris avec l'accordéoniste Daniel Mille et un quatuor à cordes. "Je devrais m'arrêter, mais je ne veux pas. Les moments les plus heureux de ma vie, c'est quand je travaille, quand je fais du théâtre", confiait-il.
Une thérapie dans le théatre. Jean-Louis Trintignant a toujours mené en parallèle sa carrière au cinéma et au théâtre. Il a joué aux côtés de Brigitte Bardot, dans "Et Dieu créa la femme", de Roger Vadim, ou encore d'Anouk Aimée dans "Un homme et une femme" de Claude Lelouch et a fait plus de 120 films. A la fin des années 1990, il avait commencé des récitals poétiques avec sa fille Marie, morte en 2003 des coups portés par son compagnon Bertrand Cantat. "J'aurais pu arrêter ma vie à ce moment-là", avait-t-il dit. Mais poussé par ses proches, il est remonté sur scène, trouvant une "thérapie" dans le théâtre et la poésie.