Après plus de soixante ans de carrière, l’acteur Michael Lonsdale s’est éteint lundi à l’âge de 89 ans. Le comédien, mondialement connu pour son rôle de méchant dans le James Bond Moonraker ou encore dans Au nom de la rose, avait également triomphé grâce à Des hommes et des dieux, pour lequel il avait obtenu le César du meilleur second rôle en 2011. Lambert Wilson, qui joue à ses côtés dans ce film réalisé par Xavier Beauvois, se souvient d’un homme profondément croyant.
"C'était un homme d'une grande spiritualité, d'un grand sens de la religion. J'en ai été témoin pendant le tournage de Des Hommes et des dieux, un film sur des moines, sur des hommes de foi. Il était très imprégné de foi et de religion", a raconté Lambert Wilson, lundi sur Europe 1.
"Il devait attendre ses retrouvailles avec Dieu avec beaucoup d’impatience"
"La nouvelle [de sa mort] m'attriste et en même temps elle me réjouit pour lui. Michael Lonsdale était un homme très croyant et je pense que d'une certaine façon, il devait attendre ses retrouvailles ou sa rencontre avec Dieu. Je pense qu'il attendait ce moment-là avec beaucoup d'impatience. Il a passé sa vie en prière, en méditation", a poursuivi Lambert Wilson.
"J'avais expérimenté la même chose avec l'abbé Pierre, qui ne comprenait pas pourquoi il était resté vivant si longtemps alors qu'il n'avait qu'une envie, c'était de retrouver son créateur. Je pense que la même chose s'applique à Michael Lonsdale. Je pense qu'il était tellement croyant que, sans doute, il devait attendre quelque chose de l'ordre du merveilleux au moment de son départ. Je le lui souhaite."
"Il était plus prêtre que les prêtres"
Lambert Wilson a également dépeint un homme "solitaire", qui "aimait vivre dans son coin" mais aussi d’une grande culture. "C'était un acteur aussi, pas simplement un homme de foi. Il avait de l'intelligence, de la rapidité et de la culture aussi. C'est un homme de double culture anglaise et française, très rapide intellectuellement et très cultivé. Et il était aussi extrêmement drôle", a-t-il assuré.
Lambert Wilson a également raconté une anecdote du tournage de Des hommes et des dieux, dans lequel les deux acteurs incarnent deux des huit moines français du monastère de Tibéhirine, assassinés en Algérie en 1996. "On était allé un dimanche à un office religieux au Maroc, dans un petit village où il y avait trois nonnes et un prêtre italien qui célébrait la messe. En fait, il était beaucoup plus docte sur les rites catholiques que les gens qui étaient nos accompagnateurs. Il était plus prêtre que les prêtres, d'une certaine façon. Sur le plateau, il n'arrêtait pas de dire comment célébrer la messe, comment placer des objets alors que la personne qui nous conseillait avait passé huit ans au monastère. Il était extrêmement sévère et docte sur les rites et la religion."