C'est l'une de ses inspirations profondes, qu'il cite instinctivement. Au milieu de la guitare électrique, du rock n'roll ou de la musique classique, il y a pourtant un élément un peu insolite dans les références qu'avance Laurent Voulzy, à savoir "la mystique et la recherche des choses invisibles" de la vie. Une combinaison plutôt originale que le musicien détaille volontiers au micro Europe 1 de Michel Denisot dans Icônes, samedi, et dont il essaye de trouver les véritables racines, entre Guadeloupe et métropole.
Une mysticisme guadeloupéen ?
Chez ce féru de spiritualité, l'attrait pour la "mystique" est venu très tôt, dans les années 1970, en parallèle de sa passion née pendant l'enfance pour la science et l'histoire. Ce cocktail explique les tournées et les concerts que le chanteur donne régulièrement dans les églises. Et aussi la chanson "Jésus", écrite avec son acolyte Alain Souchon, qui sort en 2001.
Pour expliquer ce caractère un peu moins terre-à-terre que chez d'autres artistes, Laurent Voulzy avance la particularité de ses origines guadeloupéennes. "Là-bas, l'invisible, l'ésotérisme et la magie étaient beaucoup plus présents à l'époque de ma maman quand elle y était, jusqu'aux années 1950. Les gens prient, ont peur de la magie ou s'en servent. J'ai entendu des histoires fantastiques que me racontait ma maman de quand elle était petite, etc. Peut-être que ça a joué."
Sa passion pour… Hildegarde de Bingen
Une époque de l'histoire intéresse particulièrement l'artiste en matière de spiritualité : le Moyen-Âge. "Je ne sais pas si c'est la cause de mon attirance pour les choses un peu invisibles ou si c'est aussi c'est mon attirance pour l'invisible qui fait que je suis attiré par le Moyen-Âge, où le ciel était extrêmement important et où la religion était importante, etc", se demande d'ailleurs Laurent Voulzy.
Il était logique, donc, de retrouver une figure de cette période historique dans les icônes du chanteur. Il s'agit d'une femme assez méconnue, Hildegarde de Bingen, nonne bénédictine mystique, compositrice et femme de lettres franconienne du 12e siècle. "Elle écrivait des textes, certainement des commentaires religieux, mais elle avait des visions mais alors elle écrivait aussi de la musique et de la poésie", raconte Laurent Voulzy, la voix happée par l'histoire singulière de cette religieuse allemande. "Elle donnait aussi des recettes pour guérir des maladies et on s'est aperçu plus tard que c'était totalement d'actualité." Depuis, le chanteur continue de s'intéresser à cette figure, sans jamais tourner le dos à la science.